CAMAIR CO

Date

Des progrès notables

Dans mon éditorial consacré au « décollage chaotique » de Camair Co paru dans le numéro 327-328 du 1er au 31 juillet, je n’avais pas hésité d’avancer que « la contreperformance de Camair Co est telle qu’il faut vraiment aimer le Cameroun pour y voyager ». Six mois, après, que de changements ! On n’a pas besoin d’afficher le drapeau « Vert Rouge Jaune» pour reconnaître que les améliorations apportées au quotidien pour le bien-être des passagers, par le personnel, aussi bien au sol que de bord, commencent à donner des résultats.

Votre serviteur

Les passagers de la défunte Cameroon Airlines avaient perdu la notion du temps. A cause de ses contreperformances, ses passagers se contentaient d’arriver à bon port sans plus. Le fait d’annuler un vol ou de connaître trois, six heures de retard, parfois plus, n’était plus un problème. Les passagers en étaient vaccinés. Aujourd’hui, ce n’est plus le cas. Camair Co a mis fin à un tel cafouillage. Il est rarissime que le Dja (Boeing 767) atterrisse à Roissy après 7h00 du matin, ce qui laisse le temps aux hommes d’affaires d’honorer leur rendez-vous comme ils l’ont prévu. C’est l’un des plus grands mérites qu’on puisse attribuer, actuellement, à « L’étoile du Cameroun », la régularité, la ponctualité, en souhaitant que cela dure…

Les améliorations sont visibles à tous les niveaux. Dans la cabine Business du Dja, par exemple, les chaises ont changé de look. La direction prévoit même leur remplacement d’ici un an. Les passagers en classe affaires disposeront alors de nouveaux sièges avec un écran vidéo au dos de la chaise. Par ailleurs, l’étude en vue d’acquérir un autre long courrier qui permettrait de desservir Dubaï et Guangzhou, la capitale de la province du Guangdong dans le Sud de la Chine, sont avancées. Bientôt, la direction et son partenaire, l’Etat du Cameroun, qui finance Camair Co à 100%, sauront s’il faudra acquérir un Boeing 777 d’environ 300 sièges ou un 737-700. Seule certitude à l’heure actuelle : l’avion choisi sera âgé de 8 ans, au plus, et disposera de toutes les installations et commodités que puisse offrir un appareil moderne de nouvelle génération.

D’ici fin novembre 2011, Camair Co aura lancé des vols inter-états sur Libreville, Lagos, Brazzaville, Bangui, Cotonou, Dakar et Malabo. Ces destinations viendront s’ajouter à la ville de N’Djamena qui est déjà desservie selon une fréquence hebdomadaire de trois vols. Si ces destinations seront assurées par un Boeing 737 déjà acquis, Camair Co envisage aussi d’ajouter à sa flotte (qui à terme ne devra pas dépasser 6 appareils) dans un avenir très proche, un Bombardier 400 ou un ATR 42 comptant entre 50 et 70 places, pour des courtes destinations ne dépassant pas 1h15 de vol au départ de Douala comme Malabo voire Libreville.

L’époque où les passagers Camair Co débarquant à Roissy et se comptant sur les doigts des deux mains est révolue. Les taux de remplissage du Dja deviennent satisfaisants. Le vol du 19 août en direction de Paris a par exemple compté 155 passagers sur une capacité totale de 210 sièges. Reste à poursuivre l’effort vers les passagers haute contribution qui ont été poussés dans le ventre du Boeing 777 d’Air France à cause des multiples déboires de la défunte Cameroon Airlines. Pour un confort moindre jure-t-on côté Camair Co. La classe éco à Air France, par exemple, dispose de moins d’espace comparativement à celle du Dja, ce qui n’empêche pas le remplissage des avions de la concurrente au point où ses 10 vols hebdomadaires sur le Cameroun dont 3 au départ de Yaoundé ne suffisent par fois pas.

L’équipe d’Alex Van Elk, le directeur général de Camair Co, dispose donc d’une grande marge de progression. Ce cadre néerlandais d’aviation qui a déjà travaillé au Nigeria et au Gabon, a recruté un personnel totalement acquis à sa vision d’une compagnie aérienne moderne, performante et de taille humaine. La volonté de bien faire de son personnel de bord et au sol, ne souffre d’aucune contestation. Pourvu que cela dure…

Si la direction tient ce rythme sans laisser déborder le génie destructeur (camerounais) qui a fait que deux anciens directeurs généraux de la défunte Cameroon Airlines, se retrouvent aujourd’hui dans la prison centrale de Yaoundé, il n’y a pas de raison que Camair Co ne redevienne pas la 11e province des Camerounais, appellation non contrôlée de la défunte Cameroon Airlines.

Pour cela, Camair Co, bien qu’appartenant entièrement à l’Etat et aux pouvoirs publics, ne doit pas être (ni devenir) la chose des ministres du gouvernement. Le Dja ou le futur 777 ne doit pas rester immobilisé à l’étranger, laissant les passagers en rade, dans des aéroports, dans le but de satisfaire les dignitaires du pays. On signerait là l’acte de décès de cette jeune compagnie qui montre tant de bonnes dispositions. Vivement le Clearing House (Chambre de compensation) afin que le titulaire d’un billet Camair Co puisse voyager sans faire beaucoup de gymnastique sur n’importe quelle autre compagnie de son choix qui dessert sa destination. C’est une demande pressante qui ferait de Camair Co une compagnie comme les autres.

Envie d’accéder aux contenus réservés aux abonnés ?

More
articles

×
×

Panier