CONGO-BRAZAVILLE : Me Maurice Massengo-Tiassé et les droits de l’homme en question

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A l’occasion de la sortie de son ouvrage, Me Maurice Massengo-Tiassé, rompant sa convalescence, avant une tournée générale de présentation de celui-ci en décembre prochain (dans plusieurs pays africains et européens), commence, ce mois de novembre, par son Congo-Brazzaville natal.

AFRIQUEDUCATION: Quinze ans après la dernière présentation de votre pièce de théâtre inédite au Palais du Parlement, à Brazzaville, le 11 décembre 1998, vous avez décidé, enfin, de la publier. Pourquoi le faire aussi tard ?

Me Maurice Massengo-Tiassé : Il n’est jamais trop tard pour bien faire, et surtout, il n’y a jamais de retard en matière d’idées instructives. Après ce qui m’est arrivé en décembre dernier où j’ai failli perdre la vie, suite à un empoisonnement, j’ai pris la résolution de faire éditer toutes mes œuvres non publiées. J’ai commencé par cette pièce de théâtre pour permettre, aussi, son adaptation au cinéma et à la télévision. En effet, un réalisateur m’avait sollicité, il y a cinq ans, pour l’adapter au cinéma.

Pourquoi avez-vous choisi un titre (Qui a violé mes droits fondamentaux ?) qui, visiblement, pose une interrogation menaçante comme le souligne, à juste titre, son préfacier, Me Aloyse Moudileno-Massengo ?

Oui, je suis d’accord avec son observation, et j’en profite pour remercier ce grand sage d’Afrique, Me Moudileno-Massengo, d’avoir accepté de préfacer mon ouvrage. C’est, donc, de façon délibérée que j’ai choisi d’aller en guerre contre quiconque compromet la jouissance à chacun de ses droits fondamentaux. Je conditionne cette jouissance, ce respect, par la connaissance profonde desdits droits. C’est pourquoi les six premiers Actes sont consacrés à l’éducation, comme le proclament les Nations-Unies dans le préambule de la Déclaration universelle des droits de l’homme. La méconnaissance et le mépris des droits de l’homme ont conduit à des actes de barbarie qui révoltent la conscience de l’humanité et que l’avènement d’un monde où les êtres humains seront libres de parler et de croire, libérés de la terreur et de la misère, a été proclamé comme la plus haute aspiration de l’homme. La défense des Droits de l’Homme, c’est ma raison d’être fondamentale.

Avec cette nouvelle publication, vous revenez sur la scène internationale dans le domaine de la défense des droits de l’homme, car dans les années 80 et 90, vous étiez très présent dans les médias.

Vous avez raison, ma modeste personne s’est impliquée, avant, et après, ma thèse de doctorat d’état en droit international public, en mars 1986, à l’Université de Paris 11, dans la défense des droits de l’homme. Après la publication de mon premier guide des droits et devoirs en Afrique, en 1989, avec des amis, en Suisse et en France, nous avions réuni, à Genève, une Task Force, que je présidais en compagnie du Guinéen, Samoura Djely, pour convaincre la France d’être plus attentive aux questions de la bonne gouvernance, en matière de coopération avec nos Etats. Après plusieurs campagnes et entretiens avec les autorités françaises, nous avions obtenu l’organisation du Sommet de la Baule, en juin 1990, lequel permit la réinstauration du multipartisme dans la grande majorité des pays africains francophones, lorsque le président, François Mitterrand, avait déclaré sous forme d’ultimatum : « La France liera, dans sa démarche, tout son effort de contribution, aux efforts accomplis par les pays africains pour aller vers plus de liberté. La démocratie est un principe universel. C’est la direction qu’il faut prendre », avait-il suggéré, tout en reconnaissant qu’il croyait en « la nécessité de compter sur le temps ».

Aujourd’hui, avec la tendance de la confiscation du pouvoir par des clans ou des tribus et sectes organisés, nous allons reprendre ce combat pour exiger des présidents américain et français qu’ils achèvent ce que François Mitterrand n’avait pas terminé : débarrasser les pays africains de toute forme de dictature. Certes, j’avais ralenti mes activités, à Genève et à Paris, au sein du Comité international pour le respect et l’application de la Charte africaine des droits de l’homme (CIRAC) qui a le statut consultatif à l’Ecosoc des Nations-Unies, à partir de 1999, pour me consacrer à la promotion et la protection des droits de l’homme au Congo. Hélas, il y a eu trop d’embuches dans mon action depuis que j’avais prêté serment comme le 36e avocat inscrit au Barreau du Congo, le 17 octobre 1987, à Brazzaville.

Aujourd’hui, avec la publication de cette pièce, nous reprenons le flambeau pour organiser la société civile africaine, comme en 1990, quand nous avons fait souffler le Vent de la Démocratie. A partir de 2014, nous allons empêcher le mauvais vent de la modification des constitutions de polluer l’environnement en Afrique.

Maintenant que vous avez échappé à la mort par empoisonnement, ne pensez-vous pas qu’il faut arrêter votre action sur le terrain et vous consacrer aux publications par exemple ou à vos activités internationales ?

Au contraire, je décuple ma combativité pour la mission qui est la mienne. La défense des droits de l’homme, c’est mon oxygène. Si on m’empêche de mener des actions dans ce sens, c’est là que je serais diminué. C’est vrai que je dois faire attention après cet empoisonnement car à la prochaine occasion, ils ne me rateront pas. Mais, voyez-vous, c’est plus fort que moi, la mission première de mon existence, c’est de faire respecter les droits fondamentaux pour qu’enfin, l’homme vive libre et digne dans une société démocratique et non discriminatoire.

En tant que pourfendeur des violations des droits de l’homme, j’ai pris des risques partout. La première fois, c’était en 1979, pour le compte d’Amnesty International où j’ai enquêté, à Bangui, sur les massacres des enfants en Centrafrique. Avec les amis de l’Association des jeunes juristes africains en France, nous avions été de ceux qui avaient contribué à la rédaction et l’adoption de la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples. Au sein de l’Association des juristes africains, je présidais la Commission chargée des études et des recherches en matière des droits de l’homme de 1987 à 1988. Nous nous sommes battus, par exemple, pour l’autodétermination du peuple sahraoui et pour soutenir la libération d’Abraham Serfaty, le Mandela marocain emprisonné de 1974 à septembre 1991. Nous l’avions obtenue.

Revenons à votre ouvrage. Avez-vous bénéficié de l’appui de la Commission nationale des droits de l’homme (CNDH) du Congo pour sa publication ?

Ah non non non. Cela me fait sourire. La CNDH n’a même pas, encore, de siège, après une dizaine d’années de fonctionnement. La situation des droits de l’homme au Congo est le reflet de la situation générale du pays. Je ne veux pas vous en dire plus sur cette institution.

Je continue de bénéficier du soutien de mon organisation, le Comité International pour le respect et l’application de la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples (CIRAC), qui a le statut consultatif à l’ECOSOC des Nations-Unies.

Et pourtant, on vient de vous installer, provisoirement, dans un bâtiment de l’armée, le Mess des officiers, au Camp 15 août à Brazzaville, en attendant la réhabilitation de votre siège de l’ancien bâtiment de l’UAPT. A ce propos, à quand les travaux de réhabilitation de votre siège ?

Nous ne sommes pas encore installés dans nos bureaux provisoires de l’ancien Mess des sous-officiers. A propos de l’UAPT, je ne sais quoi vous dire. Dans un Etat où il n’y a pas de transparence, les décisions sont prises par une seule personne. Il s’agit du président de la République. Le matin, on prend une décision, le soir on revient sur la décision précise. On ne consulte personne.

C’est vrai que ce bâtiment auquel vous faites allusion a été attribué à la CNDH par le président de la République, en octobre 2006 ; nous avons même mis notre enseigne, CNDH, à l’UAPT, avant qu’elle ne soit enlevée je ne sais par qui et pourquoi. Depuis un moment, nous apprenons que ce siège a été réaffecté à la Communauté islamique, qui est, strictement, minoritaire dans un Congo à majorité chrétienne. Voilà une irresponsabilité d’un gouvernement qui va introduire une menace terroriste au Congo. Nul n’ignore que la prolifération des mosquées inquiète la population à majorité chrétienne. De nombreuses armes seraient détenues par des commerçants islamiques, devenus des prête-noms des hommes influents au pouvoir.

Si cela est vrai, c’est regrettable et encore une fois de plus, la preuve est faite du dérapage dictatorial d’un clan qui veut à tout prix modifier la démographie du Congo pour mieux confisquer le pouvoir. Cette façon de conduire les affaires publiques et d’hypothéquer le patrimoine du Congo ne saurait obéir au système démocratique. Le pilotage unilatéral, même s’il est le fait du meilleur des experts, ne saurait en soi constituer une solution. Le principe défini par Abraham Lincoln, c’est-à-dire, le gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple, est battu en brèche.

Donc vous pensez vraiment que le Congo est une dictature dirigée par un despote éclairé ?

Comment crédibiliser un régime qui ne considère pas une institution nationale des droits de l’homme, préférant des intérêts partisans ? Tant qu’on n’installera pas, définitivement, le siège de la CNDH à l’UAPT, j’aurai le sentiment de vivre dans un régime autoritaire. Je pense que le Congo s’enfonce dans une dictature calquée sur le système du franquisme, c’est-àdire, résolument, personnel, comme l’a été le général Franco en Espagne. Le général Sassou Nguesso est seul à édicter les textes fondamentaux, à tenir dans ses mains toutes les rênes du pouvoir, à nommer les titulaires de tous les postes politiques, économiques et militaires importants sur la base subjective de la tribu, du clan ou des croyances maçonniques et mystiques. Le pouvoir actuel au Congo est un pouvoir despotique et autoritaire, qui accentue la pauvreté, la plus grande violation des droits de l’homme.

Denis Sassou Nguesso est-il à l’origine de la pauvreté au Congo ?

Oui, lorsqu’on étudie l’évolution de la pauvreté au Congo, le constat est clair. La pauvreté est le fait des dirigeants qui confisquent les richesses et les ressources nationales. Les populations privées de revenus sont dans une carence de droit et de démocratie.

La rumeur fait état d’une prochaine modification de la constitution dans votre pays. Qu’en pensez- vous ?

En décembre 2001, au parlement de transition, pendant le vote du texte de la Constitution du 20 janvier 2002, je m’étais abstenu parce que je voulais un système ouvert comme dans la Constitution de mars 1992. A l’époque, j’étais à la Commission juridique et administrative du parlement de transition. J’avais interrogé le ministre de la Justice Garde des Sceaux, de l’époque, Me Jean Martin Mbemba (aujourd’hui président de la CNDH et interdit de sortie du territoire depuis le 7 mai 2013 sans motif, ndlr), qui m’avait révélé que le texte de cette constitution était un choix personnel du président de la République et qu’il ne fallait pas s’y opposer.

Si la nation a le droit imprescriptible de changer la constitution par voix référendaire, la révision qui tourne autour du statut de chef de l’Etat, de la dévotion, de l’alternance politique, de la prolongation ou non du mandat présidentiel, est une manipulation pour confisquer le pouvoir. Cela n’est pas admissible. Changer la constitution pour régner plus longtemps, c’est une calamité qui accentue la pauvreté et la séparation des ethnies.

La souveraineté du peuple ne peut être entamée que par le peuple lui-même et ceci à la fin du mandat de Sassou, sinon c’est valider la tricherie et l’escroquerie qui a permis d’écarter, volontairement, certains de ses adversaires en 2009.

De nombreux Congolais s’interrogent sur le financement de votre Radio et Télévision des droits de l’homme au Congo. D’où vient l’argent ?

Vous avez bien fait de poser cette question. Je n’ai jamais reçu un franc du président Sassou pour mettre en place la Radio Télévision des droits de l’homme. Cette désinformation qui a été amplifiée par une lettre confidentielle, en 2008, est regrettable. Comment un président qui a, volontairement, privé le journal Forum, la voix des sans voix dont j’étais le directeur de publication, d’une subvention publique dans le cadre d’un appui gouvernemental à toute la presse écrite, pouvait-il aider ou subventionner une radio et télévision de surcroit des droits de l’homme dont je reste l’administrateur général ? J’affirme donc que je n’ai jamais reçu un centime de Sassou.

Le réseau Forum Radio Télévision des droits de l’homme est un projet de 1992 du CIRAC et de la Task Force africaine, de Genève, qui avait été soutenu, financièrement, par le colonel Kadhafi, dans le cadre de l’intégration africaine. Le dirigeant libyen nous avait aidé pour avoir défendu et obtenu la libération de certains prisonniers de guerre au Tchad. Je dois vous préciser que Sassou Nguesso ne finance que ce qu’il contrôle. Il n’a aucun droit de regard sur notre organe de communication. Ce bruit est véhiculé pour nous rendre peu crédible. Pendant que je suis, pour les soins, en France, on affirme m’avoir vu, à Djambala, et même en Espagne où il était pour passer ses vacances. Quelle capacité de dédoublement ! C’est fait juste pour brouiller mon message comme on brouille, volontairement, de temps en temps, la Radio et Télévision des droits de l’homme à Brazzaville. La société congolaise se nourrit de ces ragots pour s’éloigner des véritables préoccupations, noyant leur désespoir, leur pauvreté imposée par un régime qui les opprime en pillant les ressources nationales. Les jeunes despérados du Congo, doivent soutenir notre action au lieu de se faire avoir par ceux qui pratiquent la ruse, la division, et le pillage des ressources, accentuant ainsi la pauvreté des Congolais. Nous voulons une véritable paix qui repose sur le respect et l’application des droits fondamentaux de l’homme. Tel est du reste le message de mon ouvrage.

Maître Massengo-Tiassé, ne craignez-vous pas pour votre vie, après votre empoisonnement ?

Un défenseur des droits de l’homme prend, toujours, des risques, surtout, dans les Etats africains, comme le Congo-Brazzaville, où il y a inexistence de démocratie et de primauté du droit.

Conformément aux textes internationaux et à la déclaration sur la protection des défenseurs des droits de l’homme, l’État doit prendre toutes les mesures nécessaires pour assurer ma protection, en évitant ainsi toute violence, menace, représailles, discrimination de facto ou de jure, pression ou autre action arbitraire dans le cadre de l’exercice légitime de mon activité de défenseur des droits de l’homme. Je n’ai, donc, pas peur de continuer ma mission, sur place, au Congo. On ne peut pas avoir peur lorsqu’on est dans la vérité et qu’on a l’impérieux devoir de défendre les faibles face aux injustices et aux tyrannies.

Au Congo, je vous cite quelques exemples des actions que j’ai menées. Suite à un communiqué rédigé par Me Mbéri Martin, en exil, à l’époque, en France, j’avais sollicité le concours de mon ami, le comédien Yves Montand (aujourd’hui décédé), pour des actions urgentes dans les médias, après les condamnations de Jean-Pierre Thystère Tchicaya et Ndala Graille dans l’Affaire des bombes en 1982.

En 1988, Bernard Kolélas m’avait adressé ses lettres ouvertes contre le pouvoir de Sassou Nguesso que j’avais aussitôt rendu publiques dans les réseaux de défense des droits de l’homme, lui épargnant, ainsi, d’autres emprisonnements arbitraires.

En octobre et novembre 1994, j’avais défendu et apporté des preuves à la communauté internationale que le général Sassou Nguesso, ancien président, n’avait pas de base militaire, à Oyo, évitant ainsi son arrestation en 1995 qui était programmée, par le président, Pascal Lissouba et son premier ministre, le général Jacques-Joachim Yhombi Opango. A l’époque, le camp de Lissouba faisait croire à l’opinion que les serres des tomates et les étangs du bord de l’Alima, à Oyo, étaient des tentes et des tranchées militaires occupées par des mercenaires étrangers chargés de préparer un coup de force à Brazzaville. Le 5 juin 1997, au petit matin, c’est son épouse, Antoinette Sassou Nguesso, depuis Pointe Noire où elle se trouvait, qui m’a personnellement informé, à Paris, de l’attaque matinale de leur résidence, à Mpila (Brazzaville). J’ai alerté, immédiatement, l’opinion internationale par les canaux de RFI, de la BBC, de l’AFP, de Reuter, etc. Pourquoi ce que j’ai fait hier pour lui, je ne pourrais ou ne devrais pas le faire aujourd’hui pour les autres ? Je ne suis pas malléable, je suis intraitable lorsqu’il faut défendre les droits fondamentaux de l’homme. On ne peut pas me reprocher de prendre en charge le cas de Me Hervé Ambroise Malonga et du Colonel Marcel Ntsourou, qui ont été détenus, abusivement, tout comme, on ne peut pas, non plus, m’empêcher de dénoncer les tortures des personnes impliquées dans l’affaire imaginée de Me Jean Martin Mbemba. Que ceux qui pratiquent la désinformation sur mon sujet se taisent pour ne pas faire le jeu de ceux qui violent les droits de la personne et tyrannisent le peuple. Je suis un défenseur des droits de l’homme avant d’être un dirigeant d’une institution nationale des droits de l’homme. Il n’y a pas de confusion à faire. Je ne fais pas le jeu du pouvoir qui viole les droits fondamentaux des Congolais, qui pratique la discrimination et fait souffrir son peuple voué à la grande misère. Je n’ai jamais été membre du PCT, ni du MCDDI, ni de l’UPADS. Je suis un pourfendeur des violateurs des droits de l’homme. Il n’y a que des gens qui sont manipulés par un clan qui veut confisquer le pouvoir, qui déversent les insanités dans tous les coins de rue, pour ne plus nous faire entendre. Je répondrai à chaque attaque sur ma personne, je ne cèderai pas à la désinformation, l’arme privilégiée des violateurs des droits de l’homme. Comme Isaïe chapitre 28 verset 17 : « J’ai pris le droit comme règle la justice comme niveau. La grêle emportera le refuge du mensonge. Et les eaux déborderont dans l’abri de la fausseté ». Mon engagement ne date pas d’aujourd’hui. On ne peut pas me reprocher de réagir et d’alerter l’opinion publique lorsqu’une violation des droits de l’homme est commise ou est sur le point de se commettre. C’est la démarche et la mission d’un véritable défenseur des droits de l’homme qui n’est pas un partisan. Je ne suis pas un partisan de la violence politique et des violateurs des droits de l’homme. Je me suis éloigné, volontairement, du président Sassou qui viole, surtout, l’un des droits fondamentaux, l’égalité. Je n’ai pas peur de poursuivre mon action dans ce sens. Aujourd’hui, c’est le clan Sassou qui harcèle et arrête, abusivement, pour tenter de confisquer le pouvoir, demain, c’est lui et son clan qui auront encore besoin de notre engagement pour les tirer de la difficulté et peut-être, leur éviter de comparaître à la Cour pénale internationale.

Lorsqu’en janvier 2012, j’avais vu, à son domicile, le général Paul Mbot, en souffrance, après son empoisonnement,me prenant comme témoin de ce qui lui était arrivé, je n’imaginais pas subir, moi-même, le même sort que lui, onze mois, plus tard. En tant que ministre, le général Mbot était dans la bonne trajectoire pour mieux sécuriser, discipliner la force de l’ordre et garantir les droits des citoyens détenus dans les postes de police. Aujourd’hui, tout comme moi, ce général universitaire continue de prendre ses soins à l’étranger. J’ai eu beaucoup plus de chance que lui, puisque j’ai retrouvé certaines sensations qui me permettent de vous parler sans trop de difficultés, et surtout, de poursuivre la défense des droits de l’homme tant bien que mal.

Notre entretien tire à sa fin. Avez-vous quelque chose à ajouter ?

J’ai lu un article élogieux sur André Okombi Salissa dans votre dernier numéro. Je n’ai rien contre lui. C’est son droit le plus absolu de se présenter pour succéder à Sassou Nguesso qui est en fin de mandat. Cependant, on peut se poser la question pour quel projet de société, pour quel programme politique ? L’article n’en parle pas du tout. En plus, il est membre du PCT. Il ne faut pas déshabiller Pierre pour habiller Paul. Okombi doit, avant tout, balayer devant sa propre porte. Il doit s’engager, d’abord, pour une autre Conférence nationale au Congo, qui va favoriser l’unité nationale, reconstituer la force publique républicaine et proposer une nouvelle constitution à défaut de remettre celle de mars 1992.

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