HOMOSEXUALITE : Le pape François est-il le diable en soutane ?

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Plus le temps passe, plus François est désavoué sur la question de la bénédiction des couples homosexuels. En effet, après les conférences épiscopales du Malawi, de Zambie, du Burkina-Niger, du Togo, les épiscopats du Cameroun, du Nigeria et de la République démocratique du Congo, ont, récemment, pris leurs distances avec le pape argentin.

Hors du continent africain, les évêques italiens ont demandé au successeur de Benoît XVI de retirer purement et simplement le texte controversé (sur notre photo, le pape François tourne le dos à l’évangile en lisant la bible à l’envers).

Pendant ce temps, la conférence des évêques catholiques de Côte d’Ivoire continue de se taire. Quand sortira-t-elle de son silence ? Pourquoi sa réaction tarde-t-elle ? C’est quoi son problème ? En attendant de se mettre d’accord sur une déclaration commune, les évêques ivoiriens ne peuvent-ils pas, au moins, se prononcer, individuellement, comme l’ont fait les archevêques de Brazzaville et de Nairobi (Kenya) ?

Le 10 mars 2023, le chemin synodal allemand avait voté à 93% la bénédiction des couples homosexuels. Or, les plus gros contributeurs financiers du Vatican se trouvent en Allemagne. Il s’agit de l’archidiocèse de Paderborn qui, fin 2014, pesait 4 milliards d’euros, des organismes Misereor et Missio. Le Vatican pouvait-il résister, longtemps, aux pressions de l’église allemande, ainsi que, les y invitaient les cardinaux Gerhard Müller et Raymond Burke ?

Certains pensent qu’ils peuvent utiliser “leur” argent pour introduire dans l’église et imposer à tout le monde leurs “conneries”. Sommes-nous dans ce cas de figure aujourd’hui ? Le Vatican aurait-il finalement abdiqué devant l’argent des partisans de la bénédiction des couples homosexuels ? J’ai du mal à le croire car, quand Jésus fut conduit au désert par l’Esprit Saint pour être mis à l’épreuve et que Satan promit de lui donner tous les royaumes du monde s’il se prosterne devant lui pour l’adorer, Jésus répondit : “C’est devant le Seigneur ton Dieu que tu te prosterneras et c’est lui seul que tu adoreras” (Mt 4, 1-11). Il m’est difficile d’imaginer que Satan a fini par prendre le contrôle de l’église, mais, il est possible que certains ecclésiastiques aient choisi depuis belle lurette de servir Mamon plutôt que Dieu.

Cette question d’argent doit être prise en compte par tous ceux, qui veulent comprendre les raisons profondes de l’autorisation accordée aux prêtres de bénir les couples homosexuels. Mais, au delà de la prosternation de certains individus devant Mamon, il y a un enjeu civilisationnel. Je m’explique. L’Occident veut universaliser ses pratiques alors qu’il a toujours tourné en dérision la polygamie de certains Africains. Pourquoi ce qui est bon pour lui devrait-il être bon pour l’Afrique ? Pourquoi ce qu’il croit et fait devrait-il s’appliquer partout ? Certains Africains, aliénés et larbins, se croient obligés d’avaler et de copier tout ce qui vient des Occidentaux. Ceux-là devraient plutôt comprendre avec Blaise-Pascal que “vérité en deçà des Pyrénées, erreur au-delà”.  Sans vivre en autarcie, nous devons dire non aux pratiques occidentales, qui sont contraires à notre vision du monde, ne prendre chez les autres (Asiatiques, Européens, Américains) que ce qui est en phase avec notre philosophie. C’est pourquoi tout évêque africain doit faire preuve de résistance et de fermeté face à la déclaration du Dicastère de la foi autorisant la bénédiction des couples homosexuels. Autrement dit, il est hors de question de chercher à justifier cette absurdité simplement parce qu’on ne veut pas fâcher François ou bien parce qu’on ne veut pas perdre les subsides de Missio ou de Misereor.

Le moment est venu pour chacun de se déterminer, de dire à quel camp il appartient et quel maître il sert. Si quelqu’un tergiverse, s’il tarde trop à prendre position, cela signifie qu’il n’est pas clair, qu’il n’est pas avec l’Afrique digne. Et celui qui n’est pas avec nous doit être combattu de façon impitoyable.

Jean-Claude Djéréké

est professeur de littérature à l’Université de Temple (Etats-Unis).

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