IRAN-AFRIQUE : Vers la mise en place d’une banque commune pour favoriser les échanges commerciaux

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Alors que le pays envisage d’accentuer ses relations déjà bonnes avec les pays africains, l’Iran envisage la mise en place d’une banque commune avec ceux-ci dans le but d’abandonner le dollar et l’euro, comme monnaie de transaction, en faveur des monnaies locales.

S’exprimant, lundi, 6 mars, lors d’une conférence sur la coopération scientifique et économique entre l’Iran et l’Afrique de l’Ouest, le vice-président iranien chargé des affaires économiques, Mohsen Rezaei, a souligné l’importance de la coopération multilatérale. Il a évoqué le caractère des relations entre les deux parties estimant que l’Iran pourrait apporter à ses partenaires africains, sa technologie pour le développement de nombreuses industries de pointe en Afrique de l’Ouest (sur notre photo, le président iranien Ebrahim Raïssi, reçoit en février 2022, à Téhéran, le président du Mozambique Filipe Nyusi pour parler coopération).

Le responsable iranien a, également, indiqué que la création d’une banque commune avec des règlements en monnaies locales faciliterait les échanges. Selon la République islamique, ces règlements ouvriront la voie à une coopération plus large avec les nations africaines. « Dans cette situation, nous serions en mesure de conclure des accords commerciaux entre les pays… sans la nécessité [d’utiliser] des dollars et des euros, et toutes les parties en bénéficieront », a expliqué Rezaei cité par Sputnik.

De son côté, le président iranien, Ebrahim Raïssi, a souligné la nécessité d’alléger les lourdes réglementations et tarifs sur la voie de la coopération entre la République islamique et les pays d’Afrique de l’Ouest. « Promouvoir la coopération de l’Iran avec l’Afrique ne vise pas la richesse africaine, mais, le progrès et le bien-être de toutes les nations, y compris les nations africaines », a souligné le président iranien cité par l’agence IRNA. « Le terrain est bien préparé pour développer des relations bilatérales car les deux parties disposent de capacités considérables », a-t-il souligné.

L’Iran prend le chemin que d’autres partenaires ont pris avant lui. La Chine, par exemple, a ouvert de nombreuses lignes de crédits par lesquels les pays africains commercent avec elle. Ce qui a permis de booster le commerce entre les deux parties car on imagine que si les transactions entre la Chine et les pays africains francophones, étaient régies et autorisées par les banques centrales de l’Afrique centrale et de l’Ouest, toutes deux supervisées par le trésor français, il y aurait un très grand frein dans les échanges entre l’Afrique et la Chine. Or les échanges entre les deux parties ont connu un accroissement de 15% ces dix dernières années, parce qu’elles sont libres.

La Russie et la Turquie qui connaissent, aussi, progressivement, une percée en Afrique, ont adopté la même stratégie. Quand la Russie ne fait pas du troc, elle encourage l’achat de ses biens et services en rouble. L’Iran qui ambitionne de coopérer avec l’Afrique, n’aurait pas de mal à s’inscrire dans la même dynamique, y compris dans les pays de la zone franc où l’utilisation du F CFA (sous le contrôle de la France) est de plus en plus contestée.

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