JAPON-AFRIQUE : Le 6e Sommet s’ouvre à Nairobi samedi prochain

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Le premier ministre japonais, Shinzo Abe, et plusieurs membres de son gouvernement, participeront tance, les 27 et 28 août, à cette conférence qui définit le programme d’assistance du Japon à l’Afrique.
« La force du Japon ce sont ses technologies de haute qualité et la formation du personnel », a insisté Shinzo Abe, jeudi, 25 août, matin, au moment de son départ pour le Kenya.

Une délégation de quelque 80 patrons et autres personnalités nippones l’accompagnent. « A la demande des pays africains, un très grand nombre de représentants du secteur privé font partie du voyage », explique Shu Nakagawa, un responsable du ministère japonais des Affaires étrangères.

Pour la première fois, depuis son édition initiale, en 1993, la Conférence internationale de Tokyo pour le développement de l’Afrique (Ticad) se tiendra sur le continent africain et non au Japon, « car les pays participants veulent montrer qu’ils prennent davantage d’initiatives », a précisé le même fonctionnaire.

Une trentaine de chefs d’Etat africains seront de la partie, dont le président kényan, Uhuru Kenyatta, et son homologue sud-africain, Jacob Zuma, avec qui Shinzo Abe tiendra, aussi, une réunion bilatérale.
Les organisateurs espèrent la signature d’une soixantaine de protocoles divers et accords commerciaux.

Trois grands thèmes guideront les travaux pour aboutir à ce qui devrait être « la Déclaration de Nairobi »: le développement économique (qui englobe la construction d’infrastructures, la formation des personnes et l’amélioration de la productivité), un volet sanitaire, dont un projet de couverture sociale pour tous, et enfin, la stabilité sociale.

« Depuis la précédente Ticad en 2013, plusieurs nouveaux problèmes sont apparus, qui touchent particulièrement l’Afrique : la chute des cours des matières premières, la fièvre Ebola et l’extension du terrorisme avec des groupes radicaux comme Boko Haram », souligne Shu Nakagawa.

« Le programme Ticad est ouvert à tous, pas seulement aux pays africains mais aussi aux organismes internationaux ou acteurs privés, et les promesses faites sont tenues », insiste-t-il.

En 2013, lors de la précédente Ticad, le Japon avait promis 3.200 milliards de yens d’assistance sur 5 ans (28 milliards d’euros au cours actuel), dont 1.400 milliards de yens d’aide directe. « A fin 2015, 67% de l’objectif a été rempli », assure le gouvernement nippon.

Le Japon rivalise avec la Chine pour jouer un rôle de premier plan dans le financement et la construction de nouvelles infrastructures en Afrique, mais, au-delà d’une bataille sur les montants, Tokyo est perçu, sur le terrain, comme un prestataire de meilleure qualité, même s’il est plus lent et élabore des projets de moins grande échelle que Pékin.

« Le Japon sait qu’il doit concurrencer la Chine, mais comme il ne peut pas s’aligner sur le plan financier, il met l’accent sur la qualité », analyse Koichi Sakamoto, professeur d’études de développement régional à l’Université Toyo à Tokyo.

« Dans le cadre de la précédente Ticad, en 2013, le Kenya a bénéficié de divers chantiers qui incluent la centrale géothermique d’Olkaria et l’expansion du Port de Mombasa parmi beaucoup d’autres », s’est félicité Mwangi Kiunjuri, ministre de la Décentralisation.

« La Chine a été le plus grand ennemi imaginaire du Japon dans sa stratégie diplomatique en Afrique », relève Lu Hao, de l’Académie chinoise des sciences sociales, qui considère que « Le Japon voit désormais l’Afrique très peuplée comme le dernier marché à conquérir ».

Si, pour le citoyen ordinaire, le Japon se matérialise pour le moment par la présence massive de robustes véhicules Toyota d’occasion, les marques japonaises ambitionnent de davantage s’implanter, tout en étant prudentes à cause de risques divers.

Panasonic envisage, ainsi, de développer des smartphones, spécialement, pensés pour les pays africains, alors même que le géant de l’électronique a cessé d’en proposer aux pays riches.
Autre exemple, le pionnier des nouilles instantanées Nissin a créé des variantes aux goûts des Africains en collaboration avec une université kényane.

Les responsables kényans indiquent espérer que cette Ticad « va stimuler l’économie locale avec de nouvelles offres commerciales et programmes d’investissement ».

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