SENEGAL : Le premier mort de la lutte contre le troisième mandat de Macky Sall

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Au Sénégal, les violences durant les manifestations non-autorisées organisées, vendredi, 17 juin, par l’opposition, ont fait un mort selon la Croix-Rouge. L’opposition, toutes tendances confondues, suspecte le président, Macky Sall, de vouloir se donner les moyens politiques pour s’octroyer un troisième mandat qui fut fatal à son prédécesseur, Me Abdoulaye Wade, en 2012. Les élections législatives sont prévues le 31 juillet 2022 aux quelles plusieurs grands ténors de l’opposition sont, arbitrairement, exclus, avec l’accord du Conseil constitutionnel. C’est comme si l’exécutif ne voulait pas qu’ils participent lors des prochains débats sur la modification de la constitution, qui animeront la future Assemblée nationale. De par son histoire, le Conseil constitutionnel a rarement été courageux pour lire, réellement, le droit, sa principale prérogative. C’est d’autres qui le lisent à sa place. C’est ainsi qu’il a donné raison à l’Etat qui a invalidé les candidatures de certains opposants tandis que de son côté, le préfet de Dakar, va jusqu’à refuser aux mêmes opposants le droit de manifester leur colère dans la rue sous le prétexte de trouble à l’ordre public.

Trois opposants ont été arrêtés, a indiqué le porte-parole du parti Pastef, Ousseynou Ly. Dans la capitale, le leader de l’opposition, Ousmane Sonko, et le maire de Dakar, Barthélémy Dias, n’ont pas pu sortir de chez eux. Le pouvoir craint leur capacité de mobilisation.

« On est sortis pour exprimer notre colère uniquement parce qu’on est indignés dans ce pays », explique Bala Mbaye. « J’ai deux femmes, des enfants et du travail, mais je manifeste pour le Sénégal, qui n’appartient pas au président Macky Sall. En tant qu’opposant, on l’a soutenu parce qu’il subissait l’injustice et maintenant, c’est lui qui impose cette injustice, ça ne peut plus durer ! »

« La loi « parle » à tous mais chacun l’interprète comme il veut », ajoute Barada. « C’est vrai que la manifestation était interdite, mais ils pouvaient manifester pacifiquement comme ils l’ont fait le 8 juin ! »

D’autres victimes seraient à déplorer en Casamance, ont affirmé certains médias et l’opposition. Les manifestants dénonçaient l’invalidation de la liste de Yewwi Askan Wi pour les élections législatives prévues pour le 31 juillet. La majorité présidentielle, Benno Bokk Yakaar, elle, approuve les mesures prises par l’administration pour contrer les fauteurs de troubles.

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