Pinhas Eliyahou Shadai, un Congolais converti au judaïsme et devenu rabbin orthodoxe à Jérusalem, est candidat à l’élection présidentielle de 2023 en République démocratique du Congo (RDC). Il a répondu aux questions de Jean-Charles Banoun de la chaîne i24 concernant sa conversion, sa foi et son projet de candidature à l’élection présidentielle dans son pays natal, la RDCongo.
Installé en Israël depuis 10 ans, le rabbin, Pinhas Eliyahou Shadai, aborde le sujet de sa conversion au judaïsme : « Quand on se convertit et qu’on veut devenir juif, on se dit qu’il y a un endroit idéal pour ça. En arrivant ici, à Jérusalem, j’avais le sentiment d’avoir atteint le centre de toute chose, le centre du monde ». Et d’ajouter : « J’ai pu commencer à enlever ce complexe d’être juif et noir mais de juste être juif avec la possibilité de mettre mon identité noire en avant, sans que ça soit pris pour de la démagogie ».
Fondateur du Centre d’étude Botsina Kadisha à Jérusalem, devenu son QG de campagne présidentielle, il insiste sur la relation particulière qui unit Israël et l’Afrique : « Il y a une spiritualité particulière qui relie la terre d’Israël et le continent africain. Nous avons appelé notre parti, Imperium, parce que pour réussir à construire un Congo fort, il est impossible de le faire si on ne peut pas redonner vie au glorieux passé ».
A la question « Est-ce que le fait d’être rabbin, peut toucher le cœur des Congolais dans cette élection », Pinhas Eliyahou Shadai justifie sa candidature par son statut de rabbin : « Je pense que c’est la clé. Il y a eu depuis la période post-coloniale beaucoup de dirigeants qui avaient des visions, mais pas d’éthique, de moralité, de spiritualité. Les Congolais ont besoin d’une personne qui puisse tenir ses engagements ».
Pinhas Eliyahou Shadai conclut l’entretien sur la conjugaison de ses deux identités, juive et congolaise : « J’ai été inspiré autour de moi par les Juifs de Pologne, de Russie, de Tunisie, du Maroc qui ont réussi à garder leur judaïsme mais aussi à y incorporer des aspects culturels. La religion est un aspect individuel, la seule chose que je puisse utiliser pour le peuple congolais est la dimension de responsabilité et de responsabilisation qui incombe à mes fonctions de rabbin. Les gens sauront et savent que quand je dis quelque chose, je m’y attèle ».