Président en exercice de l’Union africaine, le président du Sénégal, Macky Sall, connaît une année d’activité plus intense que ses prédécesseurs à ce même poste. Ici comme ailleurs, les Sénégalais, et partout où ils sont, gardent toujours une longueur d’avance sur les autres Africains. Le choix porté sur Macky Sall pour présider l’UA en 2022 n’a pas été le fait du hasard. Cette présidence aurait pu être, logiquement, attribuée au Togo qui, en seize ans de pouvoir, sous le président, Faure Gnassingbé, n’a pas encore présidé aux destinées de l’organisation panafricaine. Mais Macky Sall avait son petit calcul dans sa tête, d’où son forcing pour qu’il soit désigné à la place de son homologue togolais.
Beaucoup d’observateurs n’ont pas remarqué que sa présidence à l’UA a coïncidé avec celle de six mois de son grand ami à la présidence en exercice de l’Union européenne, Emmanuel Macron. La très bonne entente entre les deux hommes qui ne produit pas seulement d’excellents collaborateurs originaires du Sénégal pour Emmanuel Macron (Pap Ndiaye à l’Education nationale, Sibeth Ndiaye comme porte-parole), a permis la tenue, avec succès, du Sommet Afrique-Europe, à Bruxelles, en février 2022. C’était l’occasion pour les deux hommes de s’afficher ensemble et de montrer aux yeux du monde que contrairement à ce qui est dit, les relations entre la France et l’Afrique ne sont pas aussi mauvaises comme on les décrit souvent (notre photo). Cette bonne entente s’est aussi révélée quand il a fallu que Macky Sall aille chez le président russe, Vladimir Poutine, pour lui demander de laisser sortir les céréales et les engrais destinés à éviter la famine en Afrique. Cette demande africaine est vraiment le comble pour le continent africain car s’il était bien organisé et surtout bien gouverné, il aurait pu être capable de nourrir non seulement toute l’Afrique, mais aussi, le monde entier. En effet, l’Afrique dispose de toutes les terres qu’il faut pour produire une agriculture de qualité. D’où la question de savoir pourquoi Macky Sall n’a pas demandé l’appui de son ami Macron (dont le pays est une puissance agricole) pour susciter la mise sur pied d’un vaste programme de développement agricole destiné à faire de l’Afrique un continent autosuffisant et même exportateur vers les continents nécessiteux ?
Macky Sall en tant que président en exercice de l’Union africaine a été le bienvenu au Sommet du G7, en Allemagne, où il a eu de fructueux entretiens non pas en tant que président de l’organisation panafricaine mais comme président du Sénégal. A ce dernier titre, il a pu, longuement, rencontrer le premier ministre britannique, Boris Johnson, le chancelier allemand, Olaf Scholz, le président français, son ami de toujours, Emmanuel Macron, et le président américain, Joe Biden. Le chef de la Maison Blanche s’est montré très sympathique à son égard et, devant les caméras, il ne s’est pas empêché d’indiquer qu’il avait visité le Sénégal il y a 29 ans et allait réserver pour ce pays qu’il admire, une bonne enveloppe dans les 200 milliards de dollars que les Etats-Unis prévoient pour le financement des infrastructures dans les pays en développement dans les cinq ans à venir.
On peut, donc, dire Félicitations au chef de l’Etat du Sénégal pour le succès de sa mission au G7 en Allemagne. On remarque cependant que, parti pour représenter le continent entier, il n’a pas fait profiter l’Afrique. Ses succès glanés à ce Sommet ont presque totalement bénéficié à son seul et unique pays, le Sénégal. Mais qui peut s’en plaindre ? Le Sénégal n’est-il pas un bout de l’Afrique ?