La conférence épiscopale centrafricaine dresse un constat alarmant de la situation du pays. Réunis en Assemblée Générale entre le 20 et le 27 juin 2022, les évêques dénoncent dans un message publié le 26 juin 2022, la persistance des violences commises par les milices, l’effondrement du système éducatif et des services publics, l’incurie des autorités politiques et administratives, les risques de crise alimentaire, qui pourraient toucher la moitié de la population centrafricaine, soit 2,2 millions de personnes.

Ils estiment que les velléités de réforme constitutionnelle du président centrafricain destinée à lui permettre de se présenter à un troisième mandat et son soudain engouement pour la cryptomonnaie ajoutent de la complexité au contexte social, humanitaire et sécuritaire existant (sur notre photo les évêques centrafricains avec le président de la République : pas de complaisance avec le pouvoir mais pas d’opposition non plus).

Les évêques centrafricains se livrent à une analyse lucide de la situation, mais c’est surtout un message qu’ils lancent en direction des autorités gouvernementales, de la classe politique et de la communauté internationale.

La Centrafrique est un des pays les plus pauvres et les plus dangereux du monde.

La Fédération de Russie est installée au coeur du pouvoir. Les mercenaires de la société de sécurité, Wagner, se conduisent comme en terrain conquis.

Le président centrafricain est à la tête d’un Etat fantôme, d’un Etat failli sous tutelle de la Russie. C’est ce que laissent entendre les évêques, même s’ils ne le disent pas ouvertement.

Patrick David

Docteur en droit