La présidentielle ne se tiendra pas en 2021 contrairement à ce qui était annoncé. A moins de dix jours de l’élection présidentielle, prévue le 24 décembre, la Libye reste plongée dans l’incertitude. Voilà la vérité que les Nations-Unies, l’Union africaine, l’Union européenne, sans oublier, les puissances comme les Etats-Unis, la France, l’Allemagne, la Russie, la Turquie, l’Egypte, etc. devraient dire à la communauté internationale, en premier lieu, les Africains. Car, non seulement, la liste définitive des candidats n’a toujours pas été publiée, mais, le calendrier électoral semble intenable. Quant à la campagne, elle est loin d’avoir commencé. Bref, on est parti pour une autre planification de cette élection courant 2022, en espérant que cette fois-ci, le calendrier sera tenu.
2,5 millions d’électeurs sont censés se rendre aux urnes le 24 décembre, mais, même la liste définitive et officielle des candidats n’a toujours pas été dévoilée par la Haute commission nationale électorale (HNEC), alors qu’elle devait être annoncée, au plus tard, quinze jours avant la date du scrutin. Sa publication a même été reportée sine die, le 11 décembre, par la HNEC, qui est sous le feu des critiques.
Un scrutin censé être l’aboutissement d’un interminable processus politique parrainé par l’ONU, après la décennie de chaos qui avait suivi la chute du régime du colonel Kadhafi en 2011, et de luttes fratricides entre deux camps rivaux, l’un dans l’Ouest et l’autre dans l’Est.
On se rappelle que la Libye, pays jadis prospère sous la direction du colonel Kadhafi, du jour au lendemain, bascula dans l’horreur quand le président, Nicolas Sarkozy, devint le capitaine de l’équipe occidentale qui prit la fâcheuse décision de chasser Kadhafi du pouvoir parce qu’il était un dictateur qui tuait son peuple et refusait d’organiser des élections libres et démocratiques. Ce camp occidental composé du président Sarkozy, du premier ministre britannique Cameron, du duo américain, Obama/Hillary Clinton et de l’OTAN, décida de le chasser du pouvoir. Nous connaissons la suite. On se demande pourquoi la justice pénale internationale ne se saisit pas encore de ce dossier suprêmement criminel.
Parlant de l’élection présidentielle du 24 décembre, la loi électorale ne fait toujours pas l’unanimité dans le pays. Un texte qui n’a pas été voté par le Parlement, mais directement, ratifié par son chef, Aguila Saleh, un allié de l’un des principaux candidats, le maréchal, Khalifa Haftar, qui contrôle de facto l’Est et une partie du Sud de la Libye.
La loi électorale est, notamment, rejetée par plusieurs forces politiques qui l’accusent d’être taillée sur mesure pour le maréchal, car elle lui permet d’être candidat à la présidentielle, mais aussi, de pouvoir retrouver son poste de militaire s’il n’était pas élu.
Ces facteurs entretiennent la confusion dans le pays alors que tout porte à croire que le calendrier électoral, qui prévoit également des législatives en janvier (initialement prévues en décembre), risque fort de ne pas être respecté. Le scénario d’un report est même désormais plus qu’envisageable, alors même que le gouvernement libyen se déclare « prêt » pour l’organiser.
Outre le maréchal, Khalifa Haftar, et le premier ministre, Abdelhamid Dbeibah, Seif al-Islam Kadhafi, le fils de l’ancien leader, Mu’ammar al Kadhafi, recherché par la Cour pénale internationale (CPI) pour « crimes contre l’humanité », fait, également, partie des dizaines de candidats à la présidentielle (notre photo). Sa candidature avait été rejetée dans un premier temps pour non-conformité avec la loi électorale, avant d’être finalement acceptée. Ce qui a décrispé l’atmosphère.
Si certains dirigeants libyens estiment que le maintien dans les conditions actuelles de l’élection en décembre pourrait replonger la Libye dans la violence, l’émissaire de l’ONU pour la Libye, Jan Kubis, a, lui, préféré jeter l’éponge un mois avant la présidentielle.