Jugez-en vous-même ne serait-ce que par l’heure à laquelle le président français a choisi d’arriver à Yaoundé : …23 heures (22 H GMT), c’est-à-dire, quand les Yaoundéens sont couchés. Arrive-t-on chez les gens, pour la première fois, en pleine nuit de cette façon ? Pourtant, le comité central du parti au pouvoir (celui du président Paul Biya, le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), a mobilisé la somme de 15.000 euros (10 millions de F CFA) pour faire venir les militants afin d’acclamer le cortège du président français à son arrivée comme à son départ. Mais à 23 heures heure locale alors que son avion n’était pas en panne, c’est du jamais vu au Cameroun en tout cas.
D’autre part, les Camerounais auraient-ils accepté que leur président, à une heure aussi tardive de la nuit, aille à l’aéroport attendre un invité qui aurait pu venir plus tôt ? De qui veut-on se moquer ? C’est le premier ministre chef du gouvernement, Dr Joseph Dion Ngute, qui a été chargé d’accueillir le président français à cette heure de la nuit. C’est encore lui qui l’accompagnera très tôt, mercredi, quand il quittera le Cameroun à 8 heures 30, pour le Bénin.
Après une dizaine de minutes de salamalecs à Nsimalen, le président français a pris possession, à 22h40, de son appartement privé à l’hôtel choisi par le gouvernement pour l’abriter.
Le lendemain, 26 juillet, après une rencontre avec la Communauté française à la résidence de France, à 10 heures, Emmanuel Macron aura un tête à tête au Palais de l’Unité avec son homologue camerounais. Mais chose curieuse : le tête à tête entre les deux hommes ne durera qu’une heure de temps. En effet, seule une petite heure est prévue. Pas plus. C’est vrai que les Bantu disent qu’une conversation entre deux sages ne dure pas. Car on se comprend très vite. Mais parlant du Français et du Camerounais dont l’entente n’est pas tout à fait cordiale, c’est comme si les deux hommes d’Etat n’avaient pas beaucoup de choses à se dire. Et c’est vrai, ces deux chefs d’Etat ne s’apprécient pas. Pendant ce temps, les ministres venus dans la délégation du chef de l’Etat français (Affaires étrangères, Défense, Commerce, Culture, Francophonie) et leurs collègues camerounais, tiendront une séance de travail dans une aile du palais.
De 13 heures à 15 heures, il est prévu une conférence de presse commune et un déjeuner présidentiel au Palais en présence de la première dame du Cameroun, Chantal Biya.
De 16 heures à 16 heures 30, il y aura une conférence-débat sur la sécurité alimentaire et le rôle du secteur privé, à la résidence de France.
A partir de 18 heures, les jeunes camerounais et français se retrouveront au Club Noah, pour parler des enjeux climatiques et de la démocratie participative locale.
Le lendemain, 27 juillet, à 8 heures du matin (7 H GMT), Emmanuel Macron sera sur la route de l’aéroport pour un décollage prévu à 8 heures 30.
Bref, deux nuitées passées au Cameroun, mais pas grand chose à se mettre sous la dent en termes de contenus. Comprenne qui pourra ! Le voyage de Macron risque d’être un échec. Il sait qu’il n’est pas le bienvenu au Cameroun malgré les apparences. Mais, il est responsable de cette situation d’animosité qui le frappe. A lui de la corriger s’il en est capable, ce dont beaucoup doutent. En fait, la réalité est que la France joue déjà en deuxième division.