Malgré l’annonce d’un Sommet Etats-Unis / Afrique en décembre prochain par le président américain, il est difficile de croire à un engagement significatif des Etats-Unis sur le continent africain.
Il est peu probable que Washington s’engage dans des opérations militaires après son retrait brutal d’Afghanistan. A tout le moins, l’Amérique continuera de soutenir la France engagée dans sa lutte contre le terrorisme djihadiste au Sahel.
Au-delà du discours tenu par Antony Blinken lors de sa tournée africaine sur la sécurité alimentaire, les droits de l’homme, les risques de pandémie et le changement climatique, l’Afrique n’est pas vue par Washington comme prioritaire même si la Russie et la Chine y sont de plus en plus présentes et actives (sur notre photo, le président du Sénégal et de l’Union africaine Macky Sall, et le président Joe Biden, ici, en Allemagne au G 20, en juin, se retrouveront, encore, le 13 décembre à Washington au Sommet Etats-Unis/Afrique).
Les Etats-Unis ont les yeux braqués sur l’Ukraine et Taïwan où ils sont engagés dans un sérieux face à face avec la Russie et la Chine.
Ils sont cependant intéressés par les richesses minières du continent et soucieux de ne pas laisser le champ libre à la Russie et la Chine présentes et actives sur le continent africain.
La promesse de » milliards de dollars » d’investissement faite par Joe Biden soucieux de faire oublier les propos injurieux de son prédécesseur (Donald a qualifié Haïti et plusieurs pays africains de « pays de m… ») et de reprendre pied sur le continent africain intéresse nombre d’Etats africains en butte à de graves difficultés économiques dues à la crise énergétique, à la hausse prévisible des prix du blé et des engrais, à des conflits internes préjudiciables à un développement équilibré et durable.
L’Afrique est pour les Etats-Unis un continent lointain. L’annonce d’un Sommet Etats-Unis /Afrique pour décembre marque-t-elle un tournant ?
L’avenir le dira.
Patrick David
Docteur en droit