CENTRAFRIQUE : Un pays en faillite

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La Centrafrique est en quête de 24 milliards de F CFA pour boucler son budget. C’est le résultat d’une mauvaise gestion due à l’incurie de ses dirigeants, qui ont échoué dans leur lutte contre la corruption généralisée, le blanchiment de l’argent sale, la fraude fiscale, et fait preuve d’une incapacité à prioriser les dépenses publiques et à réorganiser certaines administrations. Le président, Touadéra, n’a pas hésité, non plus, à se lancer dans des aventures aussi hasardeuses que l’adoption du bitcoin comme monnaie officielle aux côtés du F CFA.

Par ailleurs, les mercenaires de la société Wagner monnayent leurs services en exigeant des contrats miniers et d’exploitation du bois de plus en plus avantageux.

Malgré quelques progrès, l’insécurité persiste en plusieurs endroits du pays. Les milices armées continent d’occuper des parcelles du territoire national et de mener des opérations de pillages. Le pouvoir ne contrôle que la capitale Bangui et sa région.

Le pays s’appuie sur les soldats onusiens de la MINUSCA, les militaires rwandais et une Russie de plus en plus présente militairement tandis que la reconstitution des Forces armées centrafricaines  (FACA), de la gendarmerie et de la police tarde à se mettre en place.

La société centrafricaine ne s’est pas effondrée grâce à l’engagement des chefs coutumiers, des chefs de village, des réseaux associatifs, des ONG. Mais, malgré cela, près de la moitié de la population centrafricaine est en situation d’insécurité alimentaire aiguë.

Pour toutes ces raisons, les partenaires internationaux et les anciens amis comme la France ont suspendu une part importante de leurs aides (sur notre photo, le premier ministre et ancien ministre des Finances Henri Marie Dondra a du pain sur la planche).

Le président centrafricain et le gouvernement centrafricain ne leur inspirent aucune confiance. La persistance du président, Touadéra, à vouloir effectuer un troisième mandat, la division de l’opposition au gouvernement en place et l’absence de perspectives de changements politiques ne les rassurent pas.

Patrick David 

Docteur en droit

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