La Suisse est vue par plusieurs fortunes françaises comme un véritable havre de paix. Ceci est dû au fait qu’elle donne la possibilité à ses résidents étrangers n’y exerçant aucune activité lucrative d’être imposés selon leurs dépenses et non pas selon leurs revenus. Pour preuve, le classement des plus grosses fortunes en République helvétique recense une quarantaine de ressortissants de l’Hexagone.
Cependant, malgré un régime d’imposition plus favorable d’environ 20% à 50%, certaines fortunes n’hésitent pas à se livrer à des pratiques qualifiables d’évasion fiscale.
C’est le cas notamment de Pierre Jesus Sébastian Castel, qui est suspecté de ne pas avoir déclaré l’intégralité de son patrimoine au fisc génévois.
En effet, lors de son arrivée dans la capitale suisse en 1981, le richissime homme d’affaires, à la tête de l’empire Castel, s’était inscrit sous le nom de Jésus Castel, alors qu’il était connu sous le nom de Pierre Castel.
Il aura fallu trois décennies au service des impôts de Genève pour se rendre compte de la supercherie, et établir un redressement en bonne et due forme de l’ordre de 422 millions d’euros, principalement, sur la période 2007-2011.
Interrogé sur les faits qui lui sont reprochés, le milliardaire français a préféré parler d' »imprévoyance légère » plutôt que d’évasion fiscale.
La justice suisse s’étant saisie du dossier, Castel, à l’issue des pourparlers, devrait prochainement être fixé sur le montant de sa pénalité.
Reste maintenant à savoir si, au regard des sommes évoquées, cet énième scandale fiscal ne milite pas une fois de plus pour la mise en place d’une réforme des paradis fiscaux au niveau de l’Union européenne.
Paul Patrick Tédga.