Selon des données publiées en septembre 2022 par Statistics Canada, près de 493 000 migrants (dont beaucoup d’Africains) sont arrivés au Canada au cours de la période 2021-2022. L’impact de ces arrivées s’est fait ressentir sur la taille de la population canadienne, a progressé de 1,8%, soit, 703.404 personnes sur la même période, pour se fixer à environ 38,9 millions d’habitants au 1er juillet 2022.
Ces statistiques, qui prouvent que le programme d’immigration choisie du Canada tourne à plein régime, exercent une forte pression sur le marché de l’immobilier, qui fait, actuellement, face à une pénurie de logements, compliquant, ainsi, l’accueil des nouveaux arrivants.
La hausse du coût des loyers, résultant de cette inadéquation entre l’offre et la demande de logements, frappe, aussi bien, les immigrants que les classes moyennes canadiennes.
Face à ce constat, le gouvernement fédéral peine à trouver des solutions immédiates, compte tenu des délais de construction de logements neufs, et est en train de réaliser que son programme d’immigration avait été lancé de manière précipitée, c’est à dire, sans tenir compte des réalités démographiques et sectorielles du pays.
En particulier, le taux de croissance de la population canadienne qui, d’après les estimations, devait rester faible, a augmenté au fil du temps, d’une part, et la non-anticipation du vieillissement des travailleurs du secteur de la construction, dont 25% iront à la retraite d’ici 2031, selon Buildforce Canada, d’autre part, en raison de l’accent initialement mis sur les immigrants qualifiés dans le cadre du programme d’immigration choisie.
On sait que les bureaux de recrutement pour immigrer au Canada, tournent à plein régime en Afrique où les candidats sont prêts à remuer ciel et terre pour y aller. Ils sont, par ailleurs, prêts à faire face à toutes sortes de difficultés une fois arrivés sur place, pourvu qu’ils quittent leur enfer local. Cela dit, il faudra, dans les temps à venir, donner aux candidats au départ, toutes les informations (les bonnes comme les moins bonnes), notamment, la difficulté désormais notée de se faire loger facilement, quand on arrive au Canada. Cela dit, ils ne seront nullement découragés quand on sait que beaucoup sont capables de vendre père et mère pour se retrouver au Canada.
Paul Patrick Tédga
MSc in Finance (Johns Hopkins University – Washington DC)