Le 28 octobre 2022, s’est tenue à Maseru, la capitale du Lesotho, la cérémonie d’investiture du premier ministre, Sam Matekane, à laquelle participaient les chefs d’Etat, Cyril Ramaphosa (Afrique du Sud) et Hakainde Hichilema (Zambie).
Matekane, dont le parti, Revolution for Prosperity (RFP), a manqué de peu de remporter les 61 sièges requis pour la majorité absolue au parlement, et a été contraint de s’allier aux partis Alliance of Democrats (AD) et Movement for Economic Change (MEC) pour pouvoir former un gouvernement.
Malgré son inexpérience dans le domaine politique, Sam Matekane a su convaincre le peuple sotho quant à sa capacité à résoudre les multiples problèmes, qui frappent le pays depuis une dizaine d’années.
En effet, devenu politicien depuis seulement 6 mois, Matekane, qui a fait fortune dans le diamant et est considéré comme l’homme le plus riche du pays, devra s’attaquer au chômage chronique, à la dette publique, et à la corruption dans les milieux politiques.
Considérant le chômage chronique comme étant la résultante de l’incapacité du secteur privé à générer des emplois, il annonce des mesures de soutien aux petits entrepreneurs.
Pour ce qui est de la dette publique, Matekane entend réduire les dépenses de l’Etat, d’une part, et publier un audit sur la gestion des finances effectuée par ses équipes, d’autre part. Il aurait, d’ailleurs, d’ores et déjà, renoncé à son salaire de fonction.
Enfin, le nouvel homme fort du Lesotho promet plusieurs réformes pour endiguer la corruption au sein de l’élite politique.
Le retour vers la stabilité semble ardu pour ce pays mais pas impossible pour le nouveau dirigeant, qui devra user de toutes ses compétences d’hommes d’affaires accompli pour remettre l’économie sur les rails, et sortir le Lesotho de la période d’instabilité qu’il traverse depuis bientôt une décennie.
Paul Patrick Tédga
MSc in Finance (Johns Hopkins University – Washington DC)