Un rapport commandé par la présidence de la COP publié, mardi, 8 novembre, estime que la moitié de cette somme de 2.000 milliards de dollars, doit provenir de financements extérieurs (investisseurs, pays développés et institutions multilatérales). Bonjour les annonces qui vont rester sans lendemain comme les précédentes. A Charm-el-Cheikh, les Africains n’y croient guère à cette nouvelle sorcellerie des Occidentaux, grands pollueurs devant l’éternel, qui refusent de prendre leurs responsabilités en finançant la transition écologique dans les pays du Sud. Si l’Afrique n’a pas obtenu les 100 milliards de dollars qu’on lui avait promis à la COP15 à Copenhague en 2009, sont-ce 2.000 milliards de dollars par an, c’est-à-dire, 20 fois plus d’argent que les pays pollueurs pourront allouer à l’ensemble des pays du tiers-monde ? Ceux qui aiment rêver n’ont qu’à rêver, mais pour qui a sa tête sur les épaules, il n’y aura rien, ce n’est que de la pure communication.
Les pays du Sud auront besoin de plus de 2000 milliards de dollars par an d’ici 2030 pour financer leur action climatique, dont près de la moitié venant d’investisseurs extérieurs, selon un rapport commandé par la présidence de la COP publié, mardi, 8 novembre.
Ces investissements dans les marchés émergents et les pays en développement – hors Chine – doivent servir à «réduire les émissions, renforcer la résilience, faire face aux pertes et dommages causés par le changement climatique et restaurer les terres et la nature», selon ce rapport d’experts commandé par la présidence égyptienne de la COP27 et la présidence britannique de la précédente COP. La somme totale nécessaire pour ces objectifs doit atteindre quelque 2.400 milliards de dollars annuels d’ici 2030, selon ce rapport publié au troisième jour de cette 27e conférence internationale sur le climat.
Sur ce total, 1.000 milliards doivent provenir de financements extérieurs grâce à des investisseurs, aux pays développés et aux institutions multilatérales. Le reste viendrait de financements intérieurs à ces pays, privés ou publics. Pour obtenir les financements extérieurs, «le monde a besoin d’une avancée et d’une nouvelle feuille de route pour la finance climatique», écrivent les auteurs, les économistes, Vera Songwe, Nicholas Stern, et Amar Bhattacharya. «Des effets multiplicateurs puissants peuvent émerger des forces complémentaires de toutes les sources de financement», soulignent-ils.
Le rapport avance des pistes concrètes comme un remaniement des banques multilatérales de développement ou une augmentation des prêts à taux faible ou nul des pays développés. «Les pays riches devraient reconnaître que c’est dans leur propre intérêt vital, ainsi qu’une question de justice compte tenu des graves effets causés par leurs émissions élevées hier et aujourd’hui, d’investir dans l’action climatique» dans ces pays, a souligné Nicholas Stern.
La question financière tient une place centrale à la COP27. Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, avait appelé, lundi, 7 novembre, à «revoir» le fonctionnement du système financier international afin de pouvoir mieux aider certains pays victimes de catastrophes comme le Pakistan, touché par des inondations historiques.
Les mines des chefs d’Etat et de gouvernement sur cette photo, ne sont pas souriantes mais soucieuses. Elles montrent qu’il n’y a pas lieu d’être optimiste. Pour preuve, à Copenhague, à la COP15 en 2009, 100 milliards de dollars, par an, avaient été promis aux pays africains pour assurer leur transition écologique. Mais depuis cette annonce faite en fanfare, rien n’a été alloué même si à chaque COP, on renouvelle cette promesse. C’est donc pertinent de se demander si on pourra assurer un financement de 2.000 dollars par an pour tous les pays du Sud alors que la modique somme de 100 milliards de dollars, par an, pour le seul continent africain, a dépassé les pays pollueurs ?