Selon un article paru dans le Washington Post, le weekend dernier, le président des Etats-Unis, Joe Biden, aurait demandé à son homologue, le président de l’Ukraine, Volodymyr Zelensky, d’être moins radical dans les conditions qu’il a fixées pour la reprise des négociations avec le président de la Russie, Vladimir Poutine.
En effet, le fait que Zelensky exige le départ de Poutine de la tête de la Russie pour revenir à la table des pourparlers n’inquiète pas seulement les Etats Unis, mais également, ses alliés en Europe, en Afrique et en Amérique du Sud.
Cette inquiétude est liée aux conséquences que la guerre en Ukraine a dans le monde, et qui prennent la forme de divers fléaux socioéconomiques, notamment, la perte du pouvoir d’achat et les perturbations en matière d’accès à l’énergie.
Toutefois, il faut noter que la prise de conscience soudaine de Washington n’est pas anodine.
Actuellement, en très mauvaise posture dans les sondages des élections législatives de 2022, le gouvernement de Biden réalise que la politique menée en Ukraine risque de se traduire en un échec électoral cuisant, dont le retentissement suivra les démocrates jusqu’aux prochaines élections présidentielles. Cette situation s’est confirmée sans qu’il y ait un raz de marée républicain comme on le pressentait.
Un sondage réalisé par The Journal montre que 30% des Américains jugent le soutien apporté à l’Ukraine dans cette guerre comme étant excessif.
Washington, qui a soutenu Kiev à hauteur de 16 milliards de dollars au cours des huit derniers mois, verra cette assistance diminuer, drastiquement, maintenant que la victoire du parti républicain s’est confirmée.
Zelensky, qui a suivi ces élections de mi-mandat avec anxiété, a certainement déjà envisagé le scénario des jours à venir, c’est-à-dire, qu’il devra annoncer à ses compatriotes son obligation de discuter avec la Russie car son principal soutien vient de le lâcher.
Comme pour accélérer ce processus, la Russie, le jour des résultats des élections américaines, a annoncé le retrait de ses troupes de la ville de Kherson, de quoi accentuer la pression sur Zelensky pour qu’il accepte de négocier.
Paul Patrick Tédga
MSc in Finance (Johns Hopkins University – Washington DC)