Selon les Nations-Unies, la planète devrait compter environ 9,7 milliards d’habitants en 2050 avant d’atteindre un pic à 10,4 milliards vers 2080. La population mondiale pourrait, ensuite, commencer à stagner jusqu’à l’horizon 2100, avant de décroître. On est donc loin de la catastrophe que certains prévoient en indexant l’Afrique où la sous-population n’est contestée par personne. La logique est celle-ci : puisque l’Occident ne veut plus faire des enfants (au nom de son confort matérialiste), il faut que l’Afrique n’en fasse pas non plus, de peur d’un surnombre d’enfants africains qui iraient envahir l’Occident, parfois, en traversant la Méditerranée à la nage.

En un peu plus de 70 ans, la population mondiale a été multipliée par plus de trois. Si nous étions 2,5 milliards en 1950, nous franchissons, ce mardi, 15 novembre, la barre des 8 milliards d’êtres humains. Un seuil symbolique déterminé par une projection des Nations-Unies dévoilée mi-juillet à l’occasion de la Journée mondiale de la population. De quoi donner un certain vertige. Car, selon les estimations des Nations-Unies, la Terre devrait compter environ 9,7 milliards d’habitants en 2050 et autour de 10,4 milliards vers 2080.

Et ensuite ? Les spécialistes anticipent une pause jusqu’à l’horizon 2100, date à laquelle les démographes tablent même sur une stagnation, voire, le début d’une inflexion de la courbe. Mais comment expliquer ce plafond quand, mathématiquement au moins, on pourrait imaginer une croissance infinie de la population mondiale ? 

Le fait que la population mondiale atteigne un pic vers la fin du siècle, avant de potentiellement stagner, résulte de tendances déjà bien connues des spécialistes. On observe que la croissance démographique se poursuit, mais, à un rythme qui décélère depuis 60 ans déjà. Disons que cette tendance est observée s’il n’y a ni catastrope ni changements brutaux, ce que personne ne peut prévoir.

En démographie, la fécondité correspond au nombre moyen d’enfants par femme en âge de procréer. Or, ce taux est en baisse partout dans le monde.Aujourd’hui, les Européennes et Nord-Américaines ont en moyenne 1,5 enfant chacune, contre 1,9 en Asie et 1,8 en Amérique latine.En Afrique, si on compte un peu plus de quatre enfants par femme, en moyenne, la fécondité y est en baisse également. La limitation volontaire des naissances devrait s’y généraliser à terme, comme ailleurs même si la baisse actuelle s’effectue à un rythme plus long que ce qui a été observé en Amérique latine ou en Asie il y a une quarantaine d’années.

Alors qu’une chute nette de la fécondité est constatée dans plusieurs pays développés, l’augmentation de la population attendue dans les prochaines décennies sera, selon l’ONU, concentrée pour plus de la moitié dans huit pays, cinq africains : la République démocratique du Congo, l’Egypte, l’Ethiopie, le Nigeria, la Tanzanie, et trois pays asiatiques : le Pakistan, l’Inde et les Philippines.

La projection des Nations-Unies qui table sur une population, qui plafonne à 10,4 milliards d’habitants à la fin de ce siècle, cohabite avec d’autres scénarios : les Nations-Unies estiment qu’il y a 95% de chance pour que la population, en 2100, s’établisse entre 8,9 et 12,4 milliards. La fourchette la plus haute, « très peu probable », grimpe même jusqu’à 15 milliards d’êtres humains.

Mais, quel que soit le scénario, il convient de partager de manière égalitaire et équitable les ressources disponibles. A ceux qui craignent une planète sur laquelle nous serions « trop nombreux », les Nations-Unies rétorquent que le problème n’est pas le nombre, mais, bien nos modes de consommation. On devrait, par conséquent, laisser les pays africains, généralement, sous-peuplés, avoir une politique de natalité qui leur convient pour les besoins de leur développement. Sans leur imposer des schémas venus d’ailleurs, et qui respectent une autre vision de la situation.