« Le Président de la République, Emmanuel Macron, recevra, lundi, 28 août, au Palais de l’Elysée, les chefs d’Etat tchadien et nigérien, les chefs des gouvernements allemand, espagnol, italien et libyen, ainsi que, la Haute-Représentante de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité. Ces travaux seront l’occasion de réaffirmer le soutien de l’Europe au Tchad, au Niger et à la Libye, pour le contrôle et la gestion maîtrisée des flux migratoires », dit le communiqué de l’Elysée adressé ce jeudi, 24 août 2017, à la presse.
De quoi s’agit-il ? La France n’a pas renoncé à sa décision de faire la « police des mauvais immigrés », à partir même des pays africains. Si l’Algérie et le Maroc ne veulent pas en attendre parler, en tant que pays souverains, le Niger et la Libye, seraient-ils prêts à pactiser avec le diable en acceptant de filtrer les bons migrants (réfugiés politiques) des mauvais (réfugiés économiques et sociaux), à partir de leur sol ?
En juillet dernier, en Allemagne, la chancelière avait lancé l’idée d’un Plan Marshall pour l’Afrique (notre photo). Le jeune président français a botté en touche une telle idée, en affirmant que si le problème de l’Afrique devait se résoudre en aide financière, il l’aurait été depuis longtemps, et que le problème de l’Afrique était, plutôt, « civilisationnel ». Il y a du Sarkozy dans Emmanuel Macron, dans sa façon d’exploiter les problèmes de l’Afrique. Mais, cette fâcheuse façon de considérer l’Afrique ne facilitera pas ses relations avec les élites de ce continent. S’il ne change pas de logiciel.
En « contournant » le Plan Marshall de la chancelière au profit de ses camps de filtrage de bons et de mauvais migrants qu’il veut implanter dans certains pays africains comme la Libye et le Niger, Emmanuel Macron montre son refus de s’attaquer aux vraies racines du mal qui sont, comme il le sait, pertinemment, la malgouvernance des pays africains qui fait fuir, en masse, les Africains vers l’Europe. Une malgouvernance qui est favorisée par des chefs d’Etat (très) mal élus, avec la complicité évidente de la France, qui ferme les yeux parce qu’elle y trouve son intérêt, dans la mesure où elle doit une partie de son rayonnement international à sa caporalisation de certains chefs d’Etat francophones d’Afrique.