MALI : L’élaboration d’une nouvelle constitution provoque quelque grogne chez certains leaders religieux

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Le ton monte du côté de certains leaders religieux du Mali suite à la proposition des autorités de transition d’un projet de nouvelle constitution.

Rassemblée autour de l’imam Mahmoud Dicko, dont le degré d’influence dans le pays n’est plus à démontrer, la Coordination des mouvements, associations et sympathisants (CMAS en abrégé), par la voix de son coordonnateur, Youssouf Daba Diawara, s’est empressée de dénoncer la mesure prise par le gouvernement du colonel-président, Assimi Goïta, en soulignant l’incompétence juridique de ses auteurs, ainsi que, le manque de pertinence de ladite mesure.

En effet, Youssouf Daba Diawara indique qu' »aucune disposition du droit positif ne donne compétence au président de la transition pour prendre l’initiative d’une nouvelle constitution et de la faire aboutir par voie de référendum ». Avant d’ajouter que « les causes et la source de la pérennisation de mauvaises élections, de la mauvaise gouvernance, de l’impunité, du népotisme, de l’insécurité et du délitement de l’Etat ne se trouvent ailleurs que dans la Constitution du 25 février 1992 ». 

Dans une réponse moins cinglante adressée au projet controversé d’élaboration d’une nouvelle constitution, d’autres guides religieux maliens, tels que Cherif Ousmane Madani, qui occupe le poste de président du Haut conseil islamique (HCI), souhaiteraient voir des personnalités religieuses être impliquées dans le processus de transition dirigé par la junte malienne, compte tenu de l’importance de l’islam dans cette zone du Sahel (notre photo où le président du Haut conseil islamique est reçu au palais par le président de la transition). Ce qui pourrait aider à réduire le nombre d’insurrections djihadistes sur fond de représailles aux offenses effectuées contre la religion musulmane.

Assimi Goïta, dont la récente décision de libérer les soldats ivoiriens a été saluée par tous, fait face à un sérieux test vis-à-vis des leaders religieux de son pays, qui sont certainement fatigués des attaques terroristes attribuées au GSIM (Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans), une organisation affiliée à Al-Qaeda. La dernière attaque revendiquée datant de début janvier 2023 a été perpétrée contre des postes de gendarmerie de Koulikoro, une région située au Nord-Est de Bamako.

Paul Patrick Tédga

MSc in Finance (Johns Hopkins University – Washington DC)

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