Le Togo accueillera le 9e Congrès panafricain sur le « Renouveau du panafricanisme et la place de l’Afrique dans la gouvernance mondiale : Mobiliser les ressources et se réinventer pour agir », à Lomé, en 2024. Organisateur de ce principal événement qui est appelé à marquer les esprits en Afrique et pas que, le ministre togolais des Affaires étrangères, le professeur, Robert Dussey, a profité de la date du 24 janvier pour sensibiliser sur la Journée mondiale de la culture africaine et afro-descendante. Sont interpellés au premier chef, le président de la Conférence générale de l’Unesco, la directrice générale de cette organisation, les ambassadeurs et délégués permanents des différents Etats auprès de l’Unesco, ainsi que, les frères et sœurs des diasporas et afro-descendants.
Adoptée en 2019 à l’unanimité par la 40ème session de la Conférence générale de l’Unesco, sur la base d’un projet de résolution introduite par le Togo, la Journée mondiale de la culture africaine et afro-descendante se veut une occasion de célébration de la contribution des arts et cultures noirs à la richesse de l’humanité, et un instrument de leur promotion comme un levier efficace au service du développement durable, du dialogue et de la paix.
Cette Journée s’inscrit dans la droite ligne de la décennie des personnes d’ascendance africaine (2015-2024), par laquelle l’Assemblée Générale des Nations-Unies a réaffirmé l’importance de l’apport des cultures africaines, aussi riches que diversifiées, à l’édification d’un monde prospère.
Le 24 janvier n’est pas une date choisie au hasard. Elle coïncide, en effet, avec l’adoption en 2006 de la Charte de la renaissance culturelle africaine par les chefs d’EEtat et de gouvernement de l’Union africaine.
En réalité, les cultures africaines se manifestent, aujourd’hui, partout, dans le monde, car elles sont portées, non seulement, par les habitants du continent, mais également, par les diasporas africaines, qu’elles soient anciennes ou actuelles. La diaspora ancienne est celle qui, au gré de l’histoire, a été contrainte à s’établir hors de l’Afrique et y a laissé une descendance importante et dynamique, qui aspire, aujourd’hui, à nouer des liens plus étroits avec le continent africain. Du Brésil à Haïti, de la Jamaïque aux Antilles, la culture africaine s’exprime dans sa diversité.
C’est toujours guidé par cet idéal d’associer étroitement la diaspora africaine et les peuples d’ascendance africaine à l’édification d’une Afrique nouvelle, digne et prospère que le Togo a œuvré pour que les chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union africaine déclarent la décennie 2021-2031, Décennie des racines et des diasporas africaines. Au-delà de la promotion de la culture, qui est un vecteur de création d’emplois et de richesses, la décennie des racines et des diasporas africaines entend mobiliser la diaspora africaine, reconnue comme la 6ème région du continent, pour sa plus adéquate contribution au processus de développement du continent dont l’Agenda 2063 demeure la trame de fond.
C’est également dans cette dynamique que le Togo organisera, l’année prochaine, le 9ème Congrès panafricain sur le thème : « Renouveau du panafricanisme et place de l’Afrique dans la gouvernance mondiale : Mobiliser les ressources et se réinventer pour agir ». Pour le chef de la diplomatie togolaise, le professeur, Robert Dussey, « Ce sera l’occasion pour tous les Africains préoccupés par le devenir du continent de réfléchir sur comment inventer une nouvelle vision et une forme d’association humaine qui puissent permettre à l’Afrique de se prendre véritablement en main ».
D’où son appel pour que cet événement connaisse un réel succès : « Je voudrais ici lancer un appel solennel à toutes les organisations et regroupements d’associations des diasporas africaines partout dans le monde à s’associer à ces initiatives pour qu’ensemble nous puissions poser les bases d’une Afrique nouvelle. Il y a une page d’histoire à écrire et chaque Africain, chaque Afro-descendant peut y contribuer. C’est à travers la production de contenus culturels que nous pouvons infléchir graduellement le narratif sur l’Afrique en mettant en exergue nos valeurs intrinsèques, qui sont souvent méconnues par le reste du monde. Toutes les cultures du monde ont droit à un égal respect ».
Pour cela, conclut-il, « Nous prônons l’africanophonie, qui n’est pas un rejet des langues héritées du colonialisme mais une promotion de nos langues locales, aujourd’hui, mise en valeur par l’ONU à travers la Décennie internationale des langues autochtones (2022-2032). L’africanophonie, c’est aussi rêver d’une Afrique qui ne rougit pas de sa singularité culturelle et de son apport civilisationnel à l’humanité, c’est rêver d’une Afrique fière d’elle-même, de ses racines et qui s’assume dans sa différence par rapport au reste du monde ; c’est rêver d’une Afrique qui fait entendre sa voix sur les grands sujets de l’actualité internationale, surtout, ceux qui la concernent ».