Le Kremlin a récemment annoncé que l’aéroport de Kaliningrad (notre photo), une ville russe située entre la Pologne et la Lituanie, était, désormais, accessible aux compagnies aériennes internationales. Cette décision fait suite au lancement de l’initiative « Cieux ouverts » par le gouvernement de Vladimir Poutine, notamment, avec l’augmentation du nombre de vols disponibles en provenance d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient.
Officiellement, cette mesure vise à renforcer les relations entre la Russie et l’Afrique, mais, les Européens y voient un tout autre motif.
Selon un rapport du Centre international pour le développement des politiques migratoires, la Russie est suspectée de vouloir utiliser Kaliningrad comme point d’entrée pour les migrants ayant été refoulés aux portes de l’Union européenne, une accusation que les Russes jugent totalement infondée.
Il faut noter que l’admission de la Croatie en décembre dernier comme Etat membre, malgré la multitude des faits avérés de violation des droits internationaux humains, a permis d’exposer, une fois de plus, l’hypocrisie de l’UE au grand jour.
En effet, en rejoignant l’espace Schengen, la Croatie s’est engagée à respecter toutes les dispositions du code des frontières Schengen, en particulier, le principe du non-refoulement.
Cependant, près de 8 organismes de droits de l’homme dont Amnesty International, Human Rights Watch, ou encore, International Rescue Committee, ont, chacun, constaté les violences, la torture et les expulsions collectives systématiques perpétrées contre les migrants voulant entrer et vivre en Croatie.
C’est ainsi que l’UE, qui a cautionné le traitement inhumain infligé par la Croatie aux migrants, car n’ayant jamais dit un mot sur le sujet, est sur le point de faire face à une crise migratoire sans précédent, puisque tous ceux qui parviendront à Kaliningrad chercheront certainement à aller en Europe par des voies autres que la mer Méditerranée.
Les pays européens doivent donc s’attendre, dans les prochains mois, à une hausse substantielle du nombre de migrants venus d’Afrique et du Moyen-Orient, laquelle, en plus de l’arrivée continue des millions de réfugiés ukrainiens, risque causer l’implosion des systèmes migratoires en place.
Après avoir orchestré les crises économique et énergétique, Vladimir Poutine se tourne, désormais, vers le volet de l’immigration pour porter un troisième coup fatal à l’Europe, qui aurait pourtant pu être évité.
Paul Patrick Tédga
MSc in Finance (Johns Hopkins University – Washington DC)