« Le Trésor français vient de communiquer au président, Emmanuel Macron, un rapport sur la situation du F CFA, en relation avec le compte d’opération d’où il résulte qu’il faut conforter la division géographique de la Zone CFA Afrique centrale et Afrique de l’Ouest. Le président Macron a, successivement, reçu les présidents, Alassane Ouattara, et Macky Sall (notre photo), pour des entretiens à ce sujet… Le Trésor français a proposé au président Macron d’envisager la dévaluation du F CFA XAF (BEAC) au taux de 1 euro = 1.300 F CFA XAF, soit, 50% de la valeur actuelle et de réévaluer le F CFA XOF au taux de 1 euro = 500 F CFA XOF (BCEAO) », etc. Comme chez beaucoup d’autres confrères, ce texte a, aussi, atterri chez afriqueeducation.com. Qui n’en a pas tenu compte, bien évidemment.
Car si son contenu n’est pas faux, le Trésor français ayant joué son rôle d’alerte en donnant la situation qui prévaut, actuellement, au sein de la Zone Franc au nouveau président, on doit savoir que rien n’a, fondamentalement, changé, ces derniers mois. C’est la même situation qui avait conduit au Sommet de fin décembre 2016, à Yaoundé, quand, réunis autour du chef de l’Etat camerounais, Paul Biya, les cinq autres chefs d’Etat de la CEMAC affiliés tous à la BEAC, s’étaient vu proposer la dévaluation du F CFA par l’ancien ministre français des Finances, Michel Sapin, et la directrice générale du FMI, Christine Lagarde, toujours sur le conseil du même Trésor français. Ensemble et de commun accord, cette solution (refusée par les chefs d’Etat) avait été repoussée et chaque pays de la CEMAC avait eu pour instruction de signer un programme de redressement avec le FMI. Voilà la solution qui avait été choisie et qui est en train d’être mise en œuvre, actuellement, et que suit le président, Emmanuel Macron. Précisons qu’il ne s’agit plus du Banquier ou de l’ancien ministre, Emmanuel Macron, mais, de l’homme politique, chef de l’Etat français, Emmanuel Macron. Il y a une nuance de taille entre ces deux fonctions.
Les deux pays les moins touchés (toutes choses égales par ailleurs) par cette crise viennent de boucler leurs négociations avec le FMI : le Gabon, le 19 juin 2017, a obtenu un prêt de 642 millions de dollars au titre de la Facilité élargie de crédit du FMI (FEC), tandis que le Cameroun vient de bénéficier, de son côté, d’un concours de 666,2 millions de dollars, en échange d’un programme économique à mener sur trois ans pour redresser une économie mise à mal par la chute des cours des matières premières dont pas seulement le pétrole.
Le Congo-Brazzaville et la Guinée équatoriale devront être les prochains sur la liste, le Tchad et le Centrafrique étant, déjà, sous ajustement. Un ajustement, particulièrement, prononcé au Tchad où le président, Idriss Déby Itno, envisage même le rapatriement des soldats tchadiens du terrain sahélien (Mali, Burkina Faso) au moment où la communauté internationale, refuse, encore, de lui venir, financièrement, en aide dans cette œuvre de salut public qu’est l’éradication du djihadisme.