Le bracelet électronique est officiellement devenu, le 11 janvier dernier, un dispositif du ministère de la Justice sénégalais, suite à la décision d’un tribunal de Dakar d’ordonner son placement sur deux individus faisant actuellement l’objet d’une enquête.
D’abord annoncée en 2018, puis, votée au Parlement en juillet 2020, cette mesure a pour objectif de réduire le taux d’incarcération du pays, et ne concerne pas les individus à qui sont reprochés des faits de trafic de drogue, de pédophilie et de viol.
Son déploiement aura dû attendre la création, en fin 2022, du Centre spécial chargé de la surveillance des personnes portant un bracelet électronique (sur notre photo, le professeur, Ismaïla Madior Fall, Garde des Sceaux Ministre de la Justice du Sénégal).
L’utilisation de cet équipement, qui est une première en Afrique de l’Ouest, ne fait pas que des heureux puisque des réserves ont été émises à son sujet, notamment, celles relatives à la capacité réelle du Sénégal d’utiliser cette technologie jugée trop moderne, mais également, à l’impact inexistant sur le nombre, jugé excessif, de mandats d’arrêts délivrés par les autorités sénégalaises, ou sur la longue période d’incarcération précédant un jugement.
Le système judiciaire sénégalais est régulièrement décrié par les associations de défense de droits de l’homme en raison des conditions de détention des personnes incarcérées, ainsi que, de la surpopulation pénitentiaire.
Le ministère de la J ustice, qui n’a pas souhaité s’exprimer, attend probablement de collecter suffisamment de statistiques avant de répondre à toutes ces critiques.
Paul Patrick Tédga
MSc in Finance (Johns Hopkins University – Washington DC)