Les Africains sont responsables de la prolifération du trafic d’armes sur leur continent, et donc, de l’insécurité en découlant. Voilà ce qu’il faut retenir du dernier rapport de l’Office des Nations-Unies contre la drogue et le crime (ONUDC).
En effet, dans son document, l’ONUDC indique que ledit trafic est alimenté par la Lybie, du fait que les fusils d’assaut AK-47 produits par elle, depuis l’assassinat du guide Kadhafi en 2011, se retrouvent sur le marché noir du Nord du Mali, l’artillerie détournée par les militaires corrompus de divers pays (Cameroun, Niger, Tchad, Nigéria), les pillages ayant eu lieu après des affrontements passés (les rébellions Touareg au Mali), l’incapacité des milices locales à veiller sur les armes leur ayant été confiées par les forces sécuritaires nationales pour protéger leurs communautés face aux attaques terroristes (Burkina Faso), et les fabricants d’armes artisanales (Ghana).
Lutter contre le trafic d’armes est difficile en période de conflits. Ceci non seulement en raison de la demande en armes émanant des combattants engagés dans les affrontements, mais également, parce que les communautés villageoises s’en procurent pour se défendre. Une aubaine pour les trafiquants d’armes qui en profitent.
Par ailleurs, les défaillances des Etats africains, en particulier, l’insuffisance des moyens requis pour le bon fonctionnement des services des forces de l’ordre et de contrôle des frontières, contribuent tout autant au développement de ce phénomène.
Seule une combinaison d’efforts ciblés vers la collecte et le partage entre nations africaines des données relatives aux mouvements d’armes transnationaux permettra de mieux comprendre, prévenir, et mettre fin à ce trafic, qui cause des ravages quotidiens sur le continent.
Les leaders africains parviendront-ils à s’entendre pour lutter contre ce mal commun?
Paul Patrick Tédga
MSc in Finance (Johns Hopkins University – Washington DC)