Le gouvernement ougandais va lancer une série de mesures d’austérité visant à ralentir la progression de la dette publique qui, depuis la fin de l’année dernière, a dépassé la barre des 50% fixée comme limite par le Fonds monétaire international (FMI) pour les pays en voie développement.
Avec des engagements désormais équivalents à 53% de son PIB, l’Ouganda n’a plus vraiment le choix s’il veut regagner en crédibilité sur les marchés financiers internationaux.
Les mesures, qui ont été annoncées dans une circulaire budgétaire émanant du ministre des Finances, Ramathan Ggoobi (notre photo), bloquent la souscription à de nouveaux emprunts, les recrutements, et les augmentations salariales dans le secteur public.
Pour ce qui est des dépenses gouvernementales, les restrictions vont s’appliquer sur l’acquisition de nouveaux véhicules, les voyages à l’étranger des officiels, le financement destiné aux séminaires, et les projets non-concessionnels. Des exceptions seront tout de même faites pour les ambulances et autres véhicules utilisés pour le transport du matériel médical, la sécurité et les services liés à l’agriculture, seuls les plus hauts gradés des branches exécutive, judiciaire et législative, ainsi que, leurs seconds, pourront se déplacer hors du pays, et les séminaires seront financés à hauteur de 50%. Ce qui devrait permettre à l’Etat d’économiser près de 108,5 milliards de shillings.
Critiqué par Mathias Mpuuga, le chef de l’opposition au Parlement, pour avoir, en premier lieu, élaboré un budget impossible à financer, Ramathan Ggoobi préfère plutôt parler du taux de croissance compris entre 6 et 7% qu’il anticipe en 2023 pour l’économie du pays.
Et si on demandait un peu à la société civile ce qu’elle en pense ?
Paul Patrick Tédga
MSc in Finance (Johns Hopkins University – Washington DC)