Le président ivoirien, Alassane Ouattara, a apporté une aide militaire de près de 2,3 milliards de F CFA au capitaine-président, Ibrahim Traoré.

Ce soutien, qui aurait été effectué durant les deux premiers mois de l’année, sous la forme de matériels militaires (fusils d’assaut, munitions, véhicules de type pickup), intervient après une demande d’assistance formulée par le dirigeant burkinabé pour la lutte contre la menace terroriste.

Si cette transaction s’est déroulée dans la plus grande des discrétions, c’est bien parce que Ouagadougou a voulu éviter toute scène au sein de sa société civile. 

En effet, la rupture des relations diplomatiques avec la France ayant été entérinée, et Alassane Ouattara étant vu par beaucoup comme l’un des derniers représentants de la Françafrique, il est certain que les populations burkinabé n’auraient pas manqué de faire savoir leur ressenti à l’endroit de tout ce qui a trait à l’Hexagone. 

D’ailleurs, les avis mitigés recueillis à la suite de la révélation de ce don expliquent pourquoi ni les autorités burkinabé, ni celles d’Abidjan n’ont communiqué à ce sujet, comme il est généralement de coutume.

Le chef d’Etat ivoirien qui, du fait de sa proximité géographique, subit de plein fouet les conséquences des attaques djihadistes, se traduisant par l’afflux des réfugiés, se sent obligé d’aider son voisin, malgré les tensions existant entre le Burkina Faso et les institutions régionales, telles que la CEDEAO.

Le terrorisme étant un fléau transfrontalier, Alassane Ouattara invite les autres pays voisins (Bénin, Togo et Ghana) à le suivre dans cette initiative visant à promouvoir le renforcement de la sécurité dans la région. 

L’Elysée, qui est au courant de la situation, ne peut qu’observer à distance, en silence, et en toute impuissance.

Paul Patrick Tédga

MSc in Finance (Johns Hopkins University – Washington DC)