Annoncée depuis un moment par les experts, la fin de l’hégémonie des Etats-Unis est plus que jamais une réalité. Et pour cause, la capitale française, Paris, et sa consœur saoudienne, Riyad, qui sont pourtant deux alliées majeures de Washington viennent, coup sur coup, de s’en désolidariser.
En acceptant le yuan, la devise chinoise, comme moyen de règlement de l’important contrat de vente de gaz naturel liquéfié récemment conclu avec la Chine, le géant français, Total Energies, a établi un précédent en matière de commerce international entre l’Europe et le principal adversaire économique des Etats-Unis.
Si le yuan ne représente, aujourd’hui, que 2,7% des échanges commerciaux mondiaux, contre 41% pour le dollar américain, cette tendance devrait évoluer sensiblement dans le futur, au regard de la détermination de Pékin à imposer sa monnaie comme devise préférentielle des règlements commerciaux.
Emmanuel Macron y est d’ailleurs actuellement en compagnie d’un collège de dirigeants d’entreprises français pour développer une coopération plus étroite avec Xi Jinping dans plusieurs secteurs d’activités.
D’un autre côté, Riyad vient d’annoncer la réduction de la production journalière de pétrole à compter du mois de mai, et ce jusqu’à la fin de l’année. Ce qui a eu pour conséquence logique de faire bondir les cours pétroliers dans le monde, incitant Washington à critiquer la décision.
Agacé par la réaction des Américains, le prince, Mohammed Bin Salman, aurait déclaré ne plus être disposé à « faire plaisir » à Washington sans rien avoir en retour, selon des sources de son entourage. Joe Biden se rendra-t-il encore à Riyad comme il l’a fait en octobre dernier pour négocier avec le dirigeant saoudien ?
Une chose est sûre, la désolidarisation des Etats-Unis est bel et bien effective dans les rangs de ses alliés. A force d’instrumentaliser sa devise pour des causes géopolitiques souvent ambiguës, Washington a fini par s’aliéner l’Occident, qui estime avoir suffisamment supporté les conséquences des dérives de la politique étrangère américaine sans jamais broncher.
Heureusement que toute chose a une fin.
Paul Patrick Tédga
MSc in Finance (Johns Hopkins University – Washington DC)