La présidente de la république de Tanzanie, Samia Suluhu Hassan, vient d’ordonner le renvoi de John Nzulule, le directeur général de la compagnie aérienne nationale (Tanzania Government Flight Agency, TGFA), ainsi que, la dissolution du conseil d’administration de la société nationale des chemins de fer (Tanzania Railways Corporation, TRC). Elle fait preuve d’un courage exemplaire là où d’autres chefs d’Etat laissent faire par peur ou par calcul politicien.
Cette décision fait suite aux conclusions de l’audit général portant sur l’exercice 2021-2022 qui mettent en évidence de sérieuses irrégularités dans les opérations d’acquisition d’un avion-cargo, de locomotives et voitures voyageurs par de hauts fonctionnaires tanzaniens.
Selon le rapport de cet audit, d’une part, la dernière tranche à régler pour la fabrication de l’avion-cargo devant s’élever à 37 millions de dollars américains a plutôt fait l’objet d’une facture de 86 millions, qui a été envoyée pour paiement à l’Etat. D’autre part, la TRC a inexplicablement rejeté à deux reprises la meilleure offre, de 263,4 millions de dollars américains, pour l’achat des locomotives et voitures voyageurs, préférant en accepter une de 478 millions de dollars américains effectuée en dehors du processus d’appel d’offres.
En plus d’avoir opté pour une transaction bien plus onéreuse, la TRC n’a pas inclus de garantie de performance dans le contrat d’achat, occasionnant ainsi une dépense supplémentaire de 5,3 millions d’euros à son gouvernement en guise de régularisation.
La présidente de la Tanzanie, Samia Suluhu Hassan, a, déjà, annoncé que toutes les personnes indexées dans le rapport feront l’objet d’une action en justice.
Arrivée au pouvoir il y a deux ans, elle jouit d’une bonne côte de popularité, non seulement, du fait qu’elle soit devenue la première femme présidente de son pays, mais aussi, au regard des nombreuses réformes entreprises avec succès par son administration.
Paul Patrick Tédga
MSc in Finance (Johns Hopkins University – Washington DC)