Les élections locales auront lieu en septembre. Alors que chaque parti politique fourbit ses armes, le parti PPA-CI a eu la désagréable surprise de ne pas voir le nom de son leader, l’ancien président de la République, Laurent Gbagbo, figurer sur les listes électorales. D’où le coup de colère de ce dernier contre son successeur, Alassane Ouattara, qu’il identifie comme l’ordonnateur de ce manquement. Le language est direct, décoincé. Gbagbo dit ce qu’il pense, sans porter les gants, dans un vocabulaire qui fait plaisir à ses militants et à ceux de l’opposition. Car pour une fois que quelqu’un dise, haut et fort, la vérité à Ouattara (qui a pris l’habitude de rouler tout le monde dans la farine), seuls trouveront à redire, les militants et cadres du RHDP.
« Il n’y a aucune décision de justice me concernant dans les tribunaux de la Côte d’Ivoire. En me déportant à la Cour pénale internationale (CPI), Ouattara et ses juges se sont avoués incompétents pour me juger.. J’ai la grosse de la décision du jugement de la CPI avec moi. Il y est notifié : ACQUITTÉ, BLANCHI DE TOUTES LES CHARGES, N’A COMMIS AUCUN CRIME, AUCUNE INFRACTION EN COTE D’IVOIRE DANS L’EXERCICE DE SES FONCTIONS DE CHEF D’ETAT ».
« Ouattara ne peut donc pas me jeter en prison, prendre une décision d’amnistie pour moi, encore moins, me grâcier. C’est une plaisanterie de mauvais goût. Et je n’apprécie pas du tout ».
« Je suis allé rencontrer Ouattara, c’est lui qui a la compétence (il exerce la fonction de chef d’Etat) pour qu’il libère les prisonniers politiques et les militaires. Je ne plaide pas mon cas. La Côte d’Ivoire me doit depuis plus de dix ans mes rentes et ma retraite. Je n’ai pas besoin de négocier pour cela. Je ne parle même pas encore d’indemnisation suite au procès inique que j’ai gagné. On ne négocie pas pour ce qui nous revient de droit. Pendant qu’il faisait la guerre à mon pouvoir et rendait le pays ingouvernable, Ouattara touchait régulièrement ses droits d’ancien premier ministre. C’est la loi qui l’imposait. C’est cette même loi qui s’applique à moi.Il n’y a pas de lois pour Ouattara et ses partisans, et des lois pour les autres Ivoiriens ».
« Vous m’avez entendu intervenir pour le retour de Soro Guillaume en Côte d’Ivoire.Ce n’est pas parce qu’il me manque. C’est la constitution ivoirienne qui le demande. Mais, surtout, il faut qu’il vienne profiter de la démocratie, du bien-être qu’il a contribué à instaurer en Côte d’Ivoire. Il y a eu trop de morts en Côte d’Ivoire, nous devons nous regarder les yeux dans les yeux et situer les responsabilités ».
« Moi, j’ai fait dix ans de prison. J’ai déjà été jugé et blanchi. Ce n’est pas le cas de tout le monde. Je suis rentré le 17 juin 2021 dans mon pays, quand je l’ai voulu, pendant qu’on me promettait tous les malheurs. C’est ça être un Homme, un Leader : Assumer, affronter les obstacles, défier la mort quand on a la vérité avec soi. Les Ivoiriens peuvent me faire confiance car moi je leur fais confiance » (fin de citation).