GABON/CONGO-BRAZZAVILLE/RWANDA : Cap sur l’écotourisme

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Confrontés à la nécessité de diversifier leurs économies, dont certaines reposent encore très largement sur l’exploitation des ressources naturelles, de plus en plus de pays africains ambitionnent de développer le secteur de l’écotourisme, non seulement, à cause de son impact sur d’autres secteurs d’activité parallèles, tels que le transport ou l’hébergement, mais également, parce qu’il peut, à terme, contribuer à attirer de gros investissements étrangers. 

Depuis 2010, le Gabon affiche sa volonté de sortir de la dépendance à l’or noir. C’est ainsi que plusieurs initiatives ont vu le jour, comme celles visant à protéger les forêts ou à lutter contre l’exploitation illégale de bois. Souvent louées pour la densité de leur masse forestière, et l’importance de celle-ci dans le combat contre le dérèglement climatique, les autorités gabonaises sont pourtant limitées dans leur capacité de préservation de cet écosystème vert, d’où le fait qu’elles aient sollicité, à l’occasion du dernier One Forest Summit tenu (notre photo), début mars, un financement lié au crédit carbone, lequel leur permettrait, également, de développer l’éco-tourisme. En attendant l’octroi de cette aide, le gouvernement gabonais a mis en place un programme d’exemption de visas pour tous les ressortissants des pays du G20 désireux d’effectuer un séjour de moins de 90 jours, ceci pour stimuler l’industrie du tourisme.

A l’instar de son voisin, le Congo-Brazzaville a préféré se lancer dans le développement du tourisme de croisière. Jusque là exclusivement employé à des fins commerciales (acheminement des marchandises), le port de Pointe-Noire est récemment devenu une terre de débarquement pour les touristes provenant de l’Occident voulant découvrir la faune et la flore locales. Arrivés à destination en mai dernier, les voyageurs ont été accueillis par Lydie Pongault, la ministre de l’Industrie culturelle et touristique, qui n’a pas manqué de leur assigner comme mission de promouvoir l’image du Congo-Brazzaville sur le plan de l’écotourisme dans le monde. Pour affirmer leurs ambitions en matière de diversification économique, les autorités congolaises devraient, prochainement, lancer un vaste projet de constructions d’infrastructures du port de Pointe-Noire pour mieux accommoder les voyageurs venus de l’autre côté de l’océan.

Déjà considéré comme l’une des principales destinations touristiques en Afrique, le Rwanda travaille, depuis des années, à attirer, davantage, de voyageurs internationaux. Ces efforts sont en train d’être récompensés puisque la compagnie aérienne, Rwandair, effectue, depuis peu, des vols directs entre Kigali et Paris. Une première dans l’histoire ! Les touristes venant de l’Occident souhaitant explorer, par exemple, le Parc national des volcans ou les Chutes Rusumo pourront, désormais, choisir l’un des trois vols hebdomadaires allant à Kigali, et y accéder en l’espace de 8h30 minutes à partir de l’aéroport de Roissy-Charles de Gaulles. Paris étant déjà en poche, les autorités rwandaises vont chercher à étendre le nombre de leurs destinations vers l’Europe.

Paul Patrick Tédga

MSc in Finance (Johns Hopkins University – Washington DC)

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