Le pouvoir de Sassou-Nguesso ne connait pas (et n’a jamais connu) une gouvernance transparente sur le plan politique, économique, social et donc sanitaire. La grande épidémie dont l’agent pathogène non identifié touche, actuellement, Dolisie, la 3e ville du Congo-Brazzaville, en est une illustration. Selon la déclaration du gouvernement, il s’agirait du choléra, de la fièvre typhoïde, de la shigellose, individuellement ou collectivement. On est dans le nuage. Le flou total. L’imprécision est là. Le plus grave, c’est que la panique commence à gagner la population face à la propagation galopante de l’épidémie. Plusieurs milliers de cas ont été déclarés dont des dizaines de décès. Contrairement à ce qu’affirment les autorités toujours pomptes à occulter les faits et la vérité, tout laisse penser que l’épidémie continue de sévir, non seulement, à Dolisie, mais aussi, dans d’autres localités du pays.
Pourquoi ne parlerait-on pas de la leptospirose, de l’amibiase, de la chlamydiose, de la psittacose ou de toute autre pathologie à l’origine de l’insalubrité indescriptible de nos villes, quartiers et marchés ?
Plusieurs hypothèses sont sur la table des spécialistes aux compétences étendues. La mienne se résume sur un empoisonnement collectif suite à une manipulation des substances chimiques. En effet, dans ma thèse de doctorat d’état, je consacre une section sur la course aux armements et la prolifération des armes chimiques ou biologiques pouvant constituer des obstacles au développement des Etats et à l’amélioration des conditions de vie des populations.
Si le gouvernement n’a pas précisé la maladie à l’origine de cette épidémie soudaine dans une ville, qui n’est pas encore une poubelle à ciel ouvert, cependant, on peut s’interroger sur cette grave crise sanitaire.
Pourquoi le gouvernement s’est-il empressé de lancer une quête nationale (voir les trois tableaux de contributeurs) pour soulager les populations victimes, alors qu’une bonne politique de prévention et de salubrité publique aurait suffi à éviter cette catastrophe sanitaire pour les Congolais habitués à consommer de l’eau non potable et de la nourriture impropre ?
Une vidéo en provenance de Dolisie, devenue virale illustre l’origine du mal dont souffrent les Congolais souvent dépourvus de moyens. Pourquoi ne pas suspecter la culture de la ricine dans le Niari ? Lorsqu’on sait que la ricine est un poison peu connu mais mortel. Un dizième de gramme peut, en effet, entraîner la mort d’une personne qui pèse 100 kilogrammes.
Sassou-Nguesso pourrait bien se servir de la molécule de cette plante que les Rwandais sont venus cultiver au Congo d’après les accords signés avec le Rwanda sans l’aval du parlement. Comme le précise Olivier Lepick, docteur en histoire et politique internationales de l’IHEI de l’Université de Genève, « Toute organisation qui voudrait empoisonner des gens s’intéresse à cette substance car elle est extrêmement toxique ».
Le Plan Mouebara initié par Sassou, en janvier 2000, n’évoque t-il pas l’extermination d’une partie de la population ? Il serait ainsi très facile pour les criminels du Congo associés aux Rwandais de faire comme les dictateurs Mussolini et Hitler, qui usèrent de la ricine comme puissant purgatif pour humilier et donner la mort à leurs adversaires politiques dont les Juifs.
Si la ricine est un arbrisseau bien connu pour son huile, il n’est pas nécessaire dans le programme du développement agricole ou industriel du Congo. La toxine, qui sera extraite des graines de ricine pour obtenir l’huile de ricine purifiée sera enfouie où, à quel endroit, lorsqu’on sait que chaque graine contient entre 1 et 5% de la toxine ? Voilà la question qui doit être posée !
La toxicité de la ricine est, environ, 6 000 fois supérieure à celle du cyanure et 12 000 fois plus que le venin du serpent du genre crotale, qu’il soit à sonnette ou de type vipère, qui possède une tête triangulaire et des crochets à venin. A forte dose, la ricine provoque les diarrhées et la déshydratation, qui entraînent la mort. La ricine est un produit très toxique, mille fois plus par inhalation que par voie digestive.
En effet, la ricine est soluble dans l’eau, les aliments ou les boissons embouteillées dont elle ne modifie pas le goût, d’où les craintes de contamination des réseaux d’eau potable. La ricine peut, également, être lyophilisée en poudre ou dispersée par aérosol.
Par ingestion, elle provoque des symptômes intestinaux sévères (coliques, diarrhées, vomissements), avec une déshydratation, puis, un état de choc et la mort, comme on le constate, nettement, dans cette épidémie non contrôlée de Dolisie.
La ricine a une toxicité sur le foie et le pancréas. Par voie respiratoire, la ricine développe une toxicité encore plus grande en provoquant des oedèmes pulmonaires hémorragiques. Il n’existe pas d’antidote au poison de la ricine.
On se souvient qu’entre novembre 2003 et février 2004, le Sénat américain et la Maison Blanche avaient été la cible d’une attaque à la ricine, envoyée par courrier sous forme de poudre, sans faire de victimes. La ricine est, actuellement, considérée par le Centre (américain) for Disease Control (CDC), comme un agent de guerre biologique de catégorie B.
Une fois, encore, nous disons que le duo Sassou-Nguesso/Kagamé est capable de concevoir le pire pour la région de l’Afrique centrale. Ces deux monstres sont capables de dérouler leur plan machiavélique d’extermination des peuples de la RDCongo et du Congo-Brazzaville. La comparaison avec Mussolini, ici, n’est pas osée. Dans l’Italie fasciste de Benito Mussolini, l’huile de ricine était l’un des instruments de la mort qu’on voulait donner aux adversaires politiques.
Inspirés par les fascistes italiens, les nazis ont, également, utilisé cette même méthode de torture contre les citoyens juifs allemands. Les différents films évoquent cette punition. C’est le cas dans le retour de don Camillo.
L’empoisonnement des populations est une volonté délibérée du pouvoir de Sassou. Ce ne sont pas des quêtes sporadiques ou exhibition des cotisations, qui vont régler ce mal qui est profond au Congo. C’est pourquoi nous dénonçons ces empoisonnements sans complaisance. Ne nous livrons pas à la désinformation entretenue par les aboyeurs des réseaux sociaux.
L’ancien premier ministre, Alphonse Souchlaty Poaty, avait dénoncé, en son temps, l’empoisonnement des eaux par des matières ou substances innommables. Avec courage, il avait quitté le gouvernement et depuis, il est traqué et a été victime d’une vingtaine d’empoisonnements. (Lire à ce propos ses témoignages dans le magazine Afrique Education en 2014 et 2015).
Ce n’est pas la première fois que le régime de Sassou est suspecté d’empoisonner une partie de la population qui lui est hostile. Après la guerre meurtrière dans le Pool, en juillet et août 2018, des médicaments toxiques avaient été distribués lors d’une opération « d’aide sanitaire » initiée par Denis Christel Sassou-Nguesso, l’élève de son père-dictateur. Cette macabre situation fut stoppée grâce à notre dénonciation publique. C’est le même Denis Christel Sassou-Nguesso qui, en avril 2022, était à l’origine d’un accord anticonstitutionnel de concession au Rwanda de 12.000 hectares de terres cultivables. Pourquoi choisir la culture de la ricine dans un pays, qui a besoin d’une véritable agriculture favorisant l’autosuffisance alimentaire ?
Les terres arables du Niari sont les plus fertiles comme les avait repérées le premier des ministres de l’Agriculture du Congo, feu l’abbé Fulbert Youlou. Comment aliéner les biens et les terres du Congo, qui auraient pu être exploitées par les nationaux pour une agriculture vivrière ? Comment entraver le développement du secteur agricole et plonger la population dans une situation d’insécurité alimentaire et nutritionnelle aiguë ?
Comment développer la culture de la ricine, qui est une huile non-alimentaire à la place des produits comestibles ? Oui, la question ne se pose pas lorsqu’on sait qu’à la tête du pays, il y a des prédateurs qui ne voient que leurs intérêts en assurant l’avenir des Mbochi de l’après-pétrole. Il faut bien développer l’industrie cosmétique ou pharmaceutique pour le bénéfice de l’entreprise EDS Pharma du clan Sassou. Il faut, également, préparer des gaz toxiques.
Sassou-Nguesso est un président irresponsable, cynique et criminel. Pourquoi ? Parce que pendant qu’une partie de sa population est frappée d’une épidémie, ce dernier manquant de compassion à l’endroit des familles fortement touchées, a préféré sabler le champagne avec son homologue et tyran, Paul Kagamé, dans le cadre d’une visite officielle.
Nous continuons, donc, à dénoncer ce dictateur féroce au lieu de faire son jeu, Sassou étant un spécialiste de la manipulation et du brouillage des pistes. Il est un démon pour le continent africain. Il est un dirigeant nuisible jusque dans des affaires les plus insoupçonnées.
Il ne se maintient au pouvoir que grâce à la corruption et à la complaisance des dirigeants étrangers, surtout, français qui profitent des largesses pétrolières du Congo.
Tenez par exemple : Ségolène Royal s’est pointée au Congo, pendant cette période, pour s’afficher au FESPAM et à l’intronisation du roi de Loango, sans mettre les pieds à Dolisie où on aurait souhaité l’écouter. Mais, si elle a réussi à désespérer les Français, ses propres compatriotes, qu’auraient pu attendre les Congolais d’elle ? Que rien du tout ! L’ancienne candidate à la présidence, battue par Nicolas Sarkozy, en 2007, n’est-elle pas venue à Brazzaville négocier un poste dans le cadre du Sommet des Trois Bassins, qui se tiendra, en octobre prochain, au Congo-Brazzaville ? Elle cherche à se positionner dans le domaine de l’environnement depuis qu’Emmanuel Macron ne l’a pa retenue dans son gouvernement en 2017 alors qu’elle l’avait soutenue pendant la campagne. Il y eut une très grande déception en elle.
Preuve qu’on n’est pas sectaire, Merci toutefois à elle en tant que promotrice de la Fondation Désir d’Avenir pour la planète d’avoir planté près de 2 500 plants à la corniche de Bacongo (à moins de 900 mètres du siège de la Radio FRTDH). Cette contribution au reboisement de la zone de la résidence de l’ambassadeur de France au Congo était plus que nécessaire, car menacée d’érosion.
Nous encourageons cette femme d’Etat française d’aller faire le constat de la destruction de la faune et la flore congolaises au lieu d’encourager le dictateur-sanguinaire local de toujours demander des fonds pour l’environnement dont personne ne voit la couleur ni l’utilisation.
Me Maurice Massengo-Tiassé
est docteur d’état en droit,
spécialiste en droit international des droits de l’homme
Ancien vice-président de la Commission nationale (congolaise) des droits de l’homme
Auteur du premier guide des droits et devoirs des Africains, comment peut-on vivre libre et digne en Afrique ? Ed Michel de Maule, Paris déc. 1988, Préface du bâtonnier Mario Stasi.