Il n’est pas facile d’être le porte-parole d’un dictateur comme Sassou-Nguesso. L’exercice est difficile. Parti au Rwanda pour signer des accords de coopération avec l’ennemi numéro un de la RDCongo, Sassou-Nguesso a choisi son camp. Au lieu de se plaindre, les RDCongolais qui disent être un grand pays doivent savoir se défendre, ce que leur fait d’ailleurs comprendre, Thierry Moungola, le porte-parole de Sassou-Nguesso, en des termes que comprendrait même l’homme de la rue kinoise.

Le ministre de la communication et porte parole a donné une conférence de presse pour répondre au gouvernement de la RDCongo et à tous les RDCongolais, qui critiquent le voyage de Sassou Nguesso au Rwanda. Voici le résumé de ses propos : » Je tiens d’abord à féliciter son excellence Monsieur le Président Paul Kagamé pour cet accueil très chaleureux qu’il a donné au président Denis Sassou-Nguesso (…). La RDC doit savoir une chose : le Congo Brazzaville n’est pas une province de la RDC. Et le président Denis Sassou-Nguesso n’est pas un vassal qui, pour aller signer des accords de partenariat avec le Rwanda, doit demander l’autorisation de la RDC. Le Rwanda est notre partenaire privilégié sur tous les plans et il le restera ; les problèmes territoriaux ou des conflits qui opposent le Rwanda et la RDC ne nous regardent en aucun cas, ce sont des problèmes internes entre le Rwanda et la RDC, donc, cessez de vous mêler des problèmes du Congo Brazzaville (…).
A une certaine époque, lorsque la RDC était dirigée et gouvernée, on ne devrait pas entendre de tels propos irresponsables prononcés par des membres du gouvernement de la RDC. Sur ce, toutes les insultes et la campagne de dénigrement que la RDC a faite contre la République du Congo ne resteront pas impunies. Le gouvernement congolais prendra des mesures de rétorsion appropriées.

D’ailleurs, la RDC doit être reconnaissante vis à vis du Congo-Brazzaville, qui héberge sur son sol plus de deux millions des ses citoyens sans papiers, et qui ont amené au Congo-Brazzaville tout genre d’incivisme (bébé noir, banditisme, création des églises de réveil….et j’en passe). Donc, le Congo-Brazzaville est un Etat indépendant libre de choisir n’importe quel partenaire(…) » (fin de citation).
La leçon à tirer de cette sortie du porte-parole est simple : Sassou-Nguesso ne croit pas en l’avenir de Félix Tshisekedi à la tête de la RDCongo. Voilà pourquoi il a pris les devants en déclarant sa flamme à Paul Kagamé.