Les dirigeants du monde entier ont assisté, médusés, aux scènes de violences autour du Capitole et aux déclarations incendiaires de Donald Trump. A l’image de l’ancien président républicain, George Bush, tous condamnent le comportement des partisans de Donald Trump.
L’ancien président américain George W. Bush a critiqué l’attitude de certains responsables républicains ayant alimenté l’« insurrection » au Capitole, mercredi, 6 janvier, digne d’une «république bananière ».
« Les résultats d’élections ne sont ainsi contestés que dans les républiques bananières – pas dans notre république démocratique », affirme-t-il dans un communiqué.
« Je suis consterné par le comportement irresponsable de certains dirigeants politiques depuis l’élection et par le manque de respect montré aujourd’hui à l’égard de nos institutions, de nos traditions et de nos forces de l’ordre », a encore souligné George Bush, alors que le président sortant républicain, Donald Trump, continue de faire le clown en refusant de reconnaître sa défaite à l’élection présidentielle.
L’ancien président, Bill Clinton, a fait de même et regretté, mercredi, l’« attaque sans précédent » contre les institutions américaines que constitue l’intrusion du Capitole américain par des partisans de Donald Trump, qui a entraîné l’interruption de la certification de la victoire de Joe Biden à la présidentielle. « Cette attaque a été nourrie par plus de quatre années de politique empoisonnée […]. La mèche a été allumée par Donald Trump », a accusé l’ancien chef d’Etat démocrate.
Barack Obama s’est, également, exprimé pour qualifier les violences du Capitole de « honte » mais regrettant au passage qu’il ne s’agisse pas d’une « surprise ».
« Honteuses », « choquantes », « préoccupantes » : les violences mercredi soir à Washington, avec l’irruption de manifestants pro-Trump au Capitole, ont été condamnées par les dirigeants mondiaux, qui ont dénoncé une « attaque contre la démocratie » et appelé au respect du résultat de l’élection présidentielle.
Voici les principales réactions :
– Royaume-Uni : Le Premier ministre britannique, Boris Johnson, a dénoncé des « scènes honteuses », et appelé à une transition « pacifique et ordonnée » du pouvoir vers le démocrate Joe Biden.
« Rien ne peut justifier ces tentatives violentes pour faire échouer la transition légale et conforme du pouvoir », a jugé, de son côté, le ministre des Affaires étrangères, Dominic Raab.
– Allemagne : Le ministre allemand des Affaires étrangères, Heiko Maas, a appelé les partisans de Donald Trump à « cesser de piétiner la démocratie », ajoutant que « les paroles incendiaires se muent en actions violentes ».
Le ministre des Finances et vice-chancelier, Olaf Scholz, a condamné les « images inquiétantes » de Washington, dénonçant « une attaque insupportable contre la démocratie ».
– France : Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, a condamné « une atteinte grave contre la démocratie ». « La volonté et le vote du peuple américain doivent être respectés », a-t-il ajouté.
« Nous ne céderons rien à la violence de quelques-uns qui veulent remettre en cause » la démocratie, a déclaré le président français, Emmanuel Macron, dans une vidéo jeudi, 7 janvier, après l’intrusion de manifestants Pro-Trump dans le Capitole mercredi soir à Washington.
« Quand, dans une des plus vieilles démocraties du monde, des partisans d’un président sortant remettent en cause, par les armes, les résultats légitimes d’une élection, c’est une idée universelle – celle d’un homme, une voix – qui est battue en brèche », a ajouté. Macron, pour qui « ce qui est arrivé aujourd’hui à Washington n’est pas américain »
– Canada : Le premier ministre canadien, Justin Trudeau, a fait part, mercredi, de l’« inquiétude » des Canadiens face aux violences électorales qui ont éclaté aux Etats-Unis, qu’il a qualifiées d’«attaque envers la démocratie ».
« Les Canadiens sont profondément inquiets et tristes des attaques contre la démocratie aux États-Unis, notre plus proche allié et voisin », a affirmé M. Trudeau sur Twitter.« La violence ne réussira jamais à renverser la volonté du peuple », a-t-il ajouté..
– Italie : Le premier ministre italien, Giuseppe Conte, a dit suivre les événements « avec une grande inquiétude ». « La violence est incompatible avec l’exercice des droits démocratiques et des libertés. J’ai confiance en la force et la robustesse des institutions des Etats-Unis », a-t-il tweeté.
Son ministre des Affaires étrangères, Luigi di Maio, a écrit sur le même réseau social : « Ce qui se passe à Washington ces heures-ci est très grave. C’est une véritable honte pour la démocratie et une attaque contre les libertés du peuple américain. Nous condamnons fermement toute forme de violence, dans l’espoir qu’il y aura bientôt un transfert de pouvoir ordonné et pacifique ».
– UE : « Je crois dans la force des institutions et de la démocratie américaine. Une transition pacifique en est le cœur », a tweeté, pour sa part, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen. « Joe Biden a gagné l’élection. Je me réjouis de travailler avec lui en tant que prochain président des Etats-Unis ».
Le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, a dénoncé un « assaut inédit contre la démocratie américaine » et appelé au respect du résultat de l’élection présidentielle.
« Assister aux scènes de ce soir à Washington est un choc. Nous comptons sur les Etats-Unis pour permettre un transfert de pouvoir pacifique à Joe Biden », a déclaré, de son côté, le président du Conseil européen, Charles Michel, sur Twitter.
Le président du Parlement européen, David Sassoli, a, lui, qualifié de « profondément préoccupantes » les scènes qui se sont déroulées au Capitole. « Les votes démocratiques doivent être respectés », a-t-il ajouté.
– Australie : Le premier ministre australien a déploré des « scènes très pénibles au Congrès américain ». « Nous condamnons ces actes de violence et nous attendons avec intérêt un transfert pacifique du gouvernement à l’administration nouvellement élue dans la grande tradition démocratique américaine », a écrit Scott Morrison sur Twitter.
– OTAN : Le chef de l’OTAN, Jens Stoltenberg, a dénoncé des « scènes choquantes », et appelé au respect du résultat de la présidentielle remportée par Joe Biden.
– Irlande : Le premier ministre irlandais, Micheal Martin, a rappelé « le lien profond » de son pays avec les Etats-Unis, disant observer les événements à Washington avec « beaucoup d’inquiétude et de consternation ».
« Scènes choquantes et profondément tristes à Washington DC, que l’on doit nommer pour ce qu’elles sont : une agression délibérée de la démocratie par un président sortant et ses supporters », a condamné, pour sa part, le ministre des Affaires étrangères irlandais Simon Coveney.
– Pays-Bas : Le premier ministre néerlandais, Mark Rutte, a qualifié d’« horribles » les images de Washington, et appelé Donald Trump à « reconnaître Joe Biden comme le futur président aujourd’hui ».
- Norvège : « Ce que l’on voit en ce moment à Washington est une attaque totalement inacceptable contre la démocratie aux Etats-Unis. Le président Trump a la responsabilité d’arrêter cela. Images effrayantes, incroyable que ce soit les Etats-Unis », a réagi la première ministre norvégienne Erna Solberg.
- Hongrie : « Les images choquantes du Capitole devraient être gardées à l’esprit avant, pendant et après les élections partout dans le monde », a tweeté la ministre hongroise des Familles, Katalin Novak.