INTERVENTION DE LA CEDEAO AU NIGER : Pourquoi Patrice Talon est devenu un tigre sur le papier

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Hier interventionniste (acharné) comme ses homologues sénégalais et ivoirien, Patrice Talon était le premier chef d’Etat de la CEDEAO à discuter du problème du Niger avec le nouveau président du Nigéria et président en exercice de la CEDEAO, Bola Tinubu. Il était même le joker que ce dernier avait sous la main prêt à faire le go between, au début du conflit, entre la CEDEAO et le Niger. Mais, depuis que le Bénin est évoqué comme pays devant mettre un contingent à la disposition de la force d’intervention de la CEDEAO, Patrice Talon répond aux abonnés absents dans les médias, contrairement aux deux autres interventionnistes Macky Sall et Alassane Ouattara. Et pour cause…

Les Béninois lui ont posé trois questions par rapport à son engagement d’envoyer l’armée béninoise combattre au Niger. Ils lui ont demandé :

  • s’il avait (lui-même) un enfant qui devait faire partie des soldats béninois envoyés pour se battre au Niger ou bien il comptait seulement sur les enfants des autres ? La réponse est qu’il compte sur les enfants des autres.
  • Si l’armée qu’il compte envoyer au Niger est habituée à combattre ? La réponse est Non. Car comme a prévenu le général-président du Niger, Abdourahaman Tchiani, les soldats de la CEDEAO ne viendront pas en promenade de santé au Niger dont l’armée, habituée à combattre Boko Haram dans les pourtours du Lac Tchad et les djihadistes du Sahel, est très aguerrie par rapport aux officiers et soldats béninois qui n’ont pas combattu parfois depuis plusieurs années pour certains. Ils sont beaucoup plus militaires de carrière que soldats aptes à faire la guerre.
  • S’il voulait saboter les relations de bon voisinage que les peuples du Niger et du Bénin entretiennent depuis des siècles, et qui consolident l’entente entre les deux pays ? Il y a aussi que Talon n’a pas prévu de consulter l’Assemblée nationale pour obtenir son feu vert. Il a compté passer en force comme Alassane Ouattara en Côte d’Ivoire.

Conséquence : Le message transmis à Patrice Talon disait qu’au moment où il enverrait les soldats béninois combattre au Niger, ceux restés au pays allaient s’organiser pour lui faire un coup d’état militaire.

Message reçu 5/5. Ce discours est bien parvenu à son destinataire. Conséquence, il est celui qu’on n’entend le moins parmi les trois grands interventionnistes de la CEDEAO. Son silence est devenu impressionnant.

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