Le secrétaire général de l’Organisation des Nations-Unies (ONU), Antonio Guterres, dit tout le mal qu’il pense des gouvernements militaires qui commencent à proliférer sur le continent africain. Pour lui, « les gouvernements militaires ne sont pas la solution ».
Pour le reprendre, Antonio Guterres dit que « Les gouvernements militaires ne sont pas la solution », mais, sont-ce des élections organisées pour ne jamais les perdre par des dirigeants africains à la gouvernance bancale et extravertie qui sont alors la solution ? Dans les années 60, le général de Gaulle n’hésitait pas à qualifier l’ONU de « machin » pour sa formidable capacité à tourner en rond sans jamais aider à résoudre efficacement les problèmes. Nous y sommes avec les coups d’état en Afrique : Que propose, concrètement, Antonio Guterres face aux défis sécuritaires auxquels sont confrontés les pays indexés par la CEDEAO, à savoir, le Mali, le Burkina Faso, la Guinée et le Niger ? Le saccage de tout un pays jadis prospère, en l’occurrence, la Libye et l’assassinat de son dirigeant, le colonel, Kadhafi, avec la bénédiction de l’ONU, n’ont-ils pas permis de modérer le tempérament des dirigeants de cette organisation que certains Africains considèrent comme mafieuse ?
« Permettez-moi de commencer par quelques mots sur la succession de coups d’état militaires auxquels nous avons assisté ces derniers mois, notamment, sur le continent africain. De nombreux pays sont confrontés à des problèmes de gouvernance profondément ancrés. Mais, les gouvernements militaires ne sont pas la solution. Ils aggravent les problèmes. Ils ne peuvent pas résoudre une crise. Ils ne peuvent qu’empirer les choses », a déclaré Antonio Guterres, lors d’un point de presse depuis le siège des Nations-Unies à New York (sur notre photo, Antonio Guterres montre comment il était proche d’Ali Bongo Ondimba tout secrétaire général des Nations-Unies qu’il est).
Ce que le secrétaire général des Nations-Unies a refusé de dire, c’est que l’arrivée des juntes à la tête des Etats, bien que cela soit inconstitutionnel, peut permettre aux pays de faire table rase du mode de fonctionnement néfaste et de malgouvernance passée qui étaient décriés, et de partir sur de nouvelles bases, en étant encadrés par une autre logique, avec le concours non clientéliste des personnes nationales et étrangères capables d’aider à remettre la machine sur de bons rails, avant que les militaires ne regagnent leurs casernes. Les coups d’état militaires ont permis, par exemple, au Nigeria de s’installer dans un cycle d’alternance démocratique à la tête du pays entre présidents musulmans et présidents chrétiens ou animistes. Avant, ce n’était pas possible. Les coups d’état militaires ont, également, permis au Ghana d’asseoir l’alternance à la tête du pays où chaque président fait un mandat ou au plus deux, et s’en va. Autrement dit, Antonio Guterres récite une leçon à des étudiants qui s’y connaissent en la matière mieux que lui. Le secrétaire général des Nations-Unies est, donc, resté hors sol…
Partant du cas spécifique du Gabon pour évoquer globalement les pays africains où les coups d’état ont eu lieu, Antonio Guterres a appelé « à agir rapidement pour établir des institutions démocratiques crédibles et l’état de droit ». C’est comme s’il apprenait à l’horloger à lire l’heure alors que c’est lui qui fabrique les montres. Antonio Guterres est resté muet et sourd face aux critiques des électeurs gabonais qui reprochaient à leur gouvernement d’avoir fermé les frontières pendant trois jours, d’avoir interdit l’entrée sur le territoire gabonais d’observateurs et de journalistes étrangers pour bien observer les élections, d’avoir coupé internet et les réseaux sociaux, d’avoir déclenché le couvre-feu, d’avoir suspendu les médias français, RFI, France 24 et TV5 Monde, etc. Le représentant des Nations-Unies en Afrique centrale est resté muet comme une carpe comme si cette interpellation des électeurs gabonais ne le concernait pas. Et si les militaires n’avaient pas mis fin à cette mascarade électorale, Ali Bongo Ondimba n’allait-il pas brandir sa casquette de chef d’Etat démocratiquement élu à la moindre contestation de l’opposition et de la société civile ?
Parfois, la véritable sagesse se réfugie dans le silence. Le secrétaire général des Nations-Unies, depuis New York, assiste, lui-même, au soutien que les putschistes du Gabon, du Niger, du Burkina Faso, du Mali et de la Guinée, bénéficient de leurs populations. A Libreville, par exemple, pendant que l’ONU à New York condamne, les Librevillois applaudissent les militaires qui patrouillent dans la capitale gabonaise. Où se trouve le déphasage ?