C’est parti. Ils viennent à lui un à un pour faire allégeance. Le général-président de transition, Brice Oligui Nguema, est devenu, en quelques jours, un grand artiste de la politique.Ce dimanche, Alternance 23 et la société civile lui ont rendu visite. Quelques heures avant la prestation de serment. Il y a des places à prendre dans le gouvernement et dans les nouvelles institutions de transition en création.

Tout un signe, le président de transition, le général, Brice Oligui Nguema, a reçu, ce dimanche, 3 septembre, plusieurs représentants de la plateforme de l’opposition, Alternance 23, dont le candidat, Albert Ondo Ossa, revendique, toujours et encore, la victoire à l’élection présidentielle du 26 août. Alors qu’il continue d’accuser (sans preuves concrètes) que Pascaline Bongo Ondimba, la grande soeur du président déchu (avec qui les relations étaient exécrables) et ancienne toute puissante directrice de cabinet du patriarche Ondimba, qu’elle est derrière ce coup d’état militaire, une Bongo pouvant cacher un autre Bongo avant de le remplacer, soit, une simple révolution de palais, une partie de la plateforme n’accepte pas ce discours. Pour preuve, elle accepte la main tendue du général-président. Celle-ci s’est matérialisée ce dimanche quand il a reçu en présence d’autres officiers supérieurs le président d’Alternance 23, François Ndong Obiang, et notamment, Paulette Missambo qui aspirait, également, en même temps qu’Alexandre Barro Chambrier à représenter la plateforme Alternance 23 comme candidate consensuelle. Albert Ondo Ossa leur avait damé le pion. Ce dimanche, les embrassades entre le général-président et les membres d’Alternance 23, comme de vieux camarades qui s’apprécient depuis belle lurette, en disent long sur l’état de l’acceptation du putsch perpétré quelques minutes après le verdict des urnes par le président du Centre gabonais des élections. Un verdict qui a mis le feu aux poudres.

Toujours ce même dimanche, le général-président a reçu une délégation de la société civile composée de Mays Mouissi, de Laurence Ndong et d’Arnauld Engandji. Là aussi, l’ambiance était cordiale comme pour dire que les militaires sont les bienvenus pour permettre la relance du Gabon. La prestation de serment du 4 septembre à la Cour constitutionnelle non pas par les anciens juges (dont certains sont en résidence surveillée notamment sa présidente Marie-Madeleine Mbourantsuo) mais par de nouveaux magistrats, va ouvrir une nouvelle page au gouvernement avec la nomination d’un premier ministre qui va suivre et quelque temps plus tard du gouvernement. Le futur ministre de la Justice aura beaucoup de travail avec les arrestations pour détournement de fonds publics qui se multiplient actuellement.