Un arrêt total de l’APD (Aide publique au développement), en particulier, de nature humanitaire ou de développement en appui aux organisations de la société civile, pénaliserait 9 millions de personnes au Burkina Faso et au Niger. Les populations de ces pays comptent parmi les plus affectées par le changement climatique et par de violents conflits dont elles ne sont pas responsables. Ce sont 2 millions de personnes déplacées internes, près de 4 millions en insécurité alimentaire, une agriculture sinistrée par les sècheresses et les inondations, des systèmes de santé affaiblis… Refuser de reconnaître ces fâcheuses réalités et rester arcbouté sur la sanction dite punitive est tout simplement contreproductif car les relations entre la France et ces deux pays (quoi qu’on dise) dépassent le strict petit cadre de l’APD. Plus qu’économiques, politiques et tout ce qu’on veut, elles ont l’avantage de réunir les peuples des deux continents au nom de l’humanisme qui fonde le social. La Coordination n’est pas d’accord avec les agissements du gouvernement français dans ce domaine, et tient à le lui faire savoir.
Car en maintenant ces menaces d’arrêt des financements, le gouvernement met en péril la capacité d’action des organisations, nigériennes, burkinabé, comme françaises, qui mettent en œuvre une partie de l’APD pour répondre aux besoins de populations déjà très vulnérables.
Parce que l’APD est au cœur de l’engagement universel pour l’accès aux droits fondamentaux et pour atteindre les ODD, Coordination SUD et ses 182 ONG membres appellent à la responsabilité et au maintien de principe de l’ensemble des financements transitant par toutes les organisations de la société civile. « Nous le disons avec force, il serait inacceptable de stopper ces soutiens qui permettent à des hommes, des femmes, des jeunes en situation d’exclusion et de vulnérabilité de continuer à se nourrir, accéder aux soins, s’éduquer et in fine vivre dignement. », tonne Olivier Bruyeron, président de Coordination SUD.
Une telle décision instrumentalise la solidarité internationale, en fait un levier de négociation dans les relations diplomatiques d’Etat à Etat, alors même que la loi du 4 août 2021 portée par le président et adoptée à l’unanimité des chambres parlementaires, réaffirme la contribution de la France à la lutte contre la pauvreté, les inégalités, les vulnérabilités aux effets du changement climatique où qu’elles se situent.
Coordination SUD donne une conférence de presse, jeudi, 28 septembre, pour bien marteler cette réalité dans la conscience de chaque journaliste afin que nul n’en ignore des conséquences à craindre chez les Africains vulnérables si cet ultimatum du gouvernement était mis en application.