De l’avis de presque tous les observateurs internationaux, c’est du jamais vu, ce qu’on constate, depuis ce samedi, 7 octobre, matin, entre le Hamas et Israël. L’équilibre des forces de la terreur qui était, largement, en faveur d’Israël, est, fortement, ébranlé avec cette attaque massive du Hamas qui, au dernier décompte, à 17 heures Heure GMT, aurait fait 150 morts et 2.000 blessés côté israélien et plus de 200 morts dans la bande de Gaza. « Israël est en guerre », a tonné, ce samedi, matin, le premier ministre, Benyamin Netanyahu, et tout le monde a en souvenir, la guerre du Yom-Kippour, il y a 50 ans où côté arabe, c’est l’Egypte qui faisait face à l’Etat hébreu. Avec en arrière plan, l’Union soviétique et les Etats-Unis. C’est la répétition de l’histoire avec cette fois, un rééquilibrage des forces en présence où la supériorité militaire israélienne fait partie du passé.
L’attaque du Hamas s’effectue dans les airs, sur terre et en mer. Des centaines de commandos du Hamas se sont infiltrés en territoire israélien où ils livrent des exactions, ce qui a poussé le gouvernement israélien (en alerte maximale) à demander aux Israéliens de rester dans leurs maisons et de ne pas sortir. 10.000 réservistes israéliens ont été appelés en renfort. Au niveau du ciel, plus de 5.000 roquettes ont été tirées par le Hamas ce samedi matin. Le dôme israélien installé par les Etats-Unis a pu intercepter plus de 90% des roquettes, mais, plusieurs sont passées entre les mailles du filet, provoquant de gros dégâts dans les villes israéliennes (sur notre photo, un char israélien détruit et capturé par le Hamas).
Généralement très performants, les services de renseignement israéliens n’ont rien vu venir. Ils ont été surpris par l’ampleur des attaques du Hamas comme tout le monde. Pourtant, le Hamas a mis du temps pour se préparer. L’avoir fait sans que ni le Mossad ni le Shin Bet (Service de sécurité intérieure d’Israël) puissent le savoir, est fortement inquiétant.
Principal soutien du Hamas, l’Iran a applaudi cette attaque. Celle-ci a-t-elle été précipitée par le Prix Nobel de la Paix qui a été décerné, vendredi, 7 octobre, à une Iranienne ? Téhéran avait fortement condamné cette distinction alors que partout, dans le monde occidental, on avait applaudi. La militante des droits de l’homme, Narges Mohammadi, emprisonnée en Iran, pour « sa lutte contre l’oppression des femmes en Iran et son combat pour promouvoir les droits humains et la liberté pour tous », est, actuellement, saluée, avec son Prix Nobel de la Paix, par tous les médias occidentaux du monde. Sans lier ceci à cela, on peut dire qu’avec cette attaque, on va oublier ce Prix Nobel pour parler de cette guerre qui s’impose, désormais, dans l’actualité mondiale.
Un général israélien (du jamais vu), de dizaines de soldats israéliens et plusieurs civils israéliens auraient été capturés par le Hamas. Ils seraient actuellement gardés en lieu sûr pour servir de monnaie d’échange le cas échéant.
Si les condamnations pleuvent dans le monde occidental, dans le reste du monde, on est prudent et on ne s’aventure pas beaucoup pour prendre position. Car le problème palestinien est un vieux dossier qui encombre l’agenda des Nations-Unies où on parle d’une solution à deux Etats sans jamais y parvenir. Israël s’est toujours imposé par la force, et non par le droit, aidé en cela par les Etats-Unis. Autrement dit, c’est l’équilibre des forces militaires (comme on est en train de le voir actuellement) qui permettra de résoudre durablement le problème israélo-palestinien.
Il faudra contrôler les votes aux Nations-Unies où les pays du tiers-monde dans leur majorité, opteront pour l’abstention, et non pour la condamnation ferme du Hamas et de l’Etat palestinien. Cela est un fait.
Le problème est plus inquiétant pour les Etats-Unis qui voient un nouveau front (inattendu) s’ouvrir et qui exige leur intervention pour protéger un allié qui en aura besoin. Alors que l’Ukraine impose un effort de guerre aux ¾ soutenu par les Etats-Unis, à cela s’ajoute Israël maintenant. Le problème est de savoir si les Etats-Unis vont tenir longtemps, dans un engagement militaire multiforme devant une opinion publique qui dénonce la vie chère à cause du soutien de leur pays à l’Ukraine ? Et si la Chine, en ce même moment, envahissait Taïwan (enclave sous la protection de Washington) et la Corée du Nord, de son côté, envahissait la Corée du Sud qui ne peut tenir longtemps que grâce à l’appui de l’armée américaine ? Que feraient les Etats-Unis ? Ont-ils encore la capacité d’être le gendarme du monde ? Que non !
La guerre du Hamas contre Israël est donc la poursuite (accélérée) du chamboulement de la géopolitique mondiale, qui n’est plus sous la seule coordination du monde occidental. L’hégémonie du monde occidental dans la gestion des affaires du monde, est terminée. On a vu la constitution du bloc des BRICS qui est en train de consacrer la dédollarisation de l’économie mondiale. Maintenant, tout semble s’accélérer pour que les Etats-Unis, neutralisés par la présidentielle de tous les dangers qui tend les bras à Donald Trump, lâchent prise et ne fassent plus contrepoids pour soutenir leurs alliés avec la même force qu’auparavant.