GABON : L’ex-première dame incarcérée à « Gros Bouquet »

C’est une nouvelle très désagréable à entendre. Après avoir été première dame pendant 14 ans, Sylvia Bongo Ondimba a été conduite, hier, 11 octobre, tard, dans la soirée, à la prison centrale de Libreville, Gros Bouquet. Avant, elle était en résidence surveillée dans une résidence cossue du quartier, La Sablière. Désormais, elle est (vraiment) en prison, ce que ni Grace Mugabe, ni Leïla Ben Ali, n’ont eu droit malgré ce qui leur était reproché. Nous avions annoncé hier, tard, dans un Breaking News qu’elle était convoquée au tribunal. En effet, sa journée fut longue, notamment, à cause de l’interminable confrontation entre elle et son ancien protégé, le Gabonais d’origine marseillaise et ancien directeur de cabinet, Bruce Laccruche. Pendant quatre ans, ce dernier, comme avant lui, le Béninois, Maixent Accrombessi, avait fait la pluie et le beau temps au Palais du Bord de Mer. Devant le procureur, Laccruche et Sylvia se sont renvoyés la balle quand il y avait évocation de certains détournements. La fondation des oeuvres sociales de l’ancienne première dame aurait-elle servi d’instrument de blanchiment d’argent ? Et comme tout ou presque passait par le tout puissant directeur de cabinet, lui-même ne s’empêchait pas de se sucrer. Le juge devra tout dénouer, aucun des deux ne trouvant grâce aux yeux des Gabonais. Tous pourris, disent-ils. Le procès à venir permettra de montrer à quel point l’ancien président, Ali Bongo Ondimba, était un homme seul. Comment il a été trahi par les siens qui, parce qu’il avait fait (énormément) confiance en reposant l’Etat sur les épaules de certains aventuriers, n’a pas été payé en retour. En commençant par le plus célèbre des arrivistes, Maixent Accrombessi, dont l’impunité (au palais) avait donné le mauvais exemple à son successeur, Laccruche, avant de permettre, plus tard, à la première dame d’ambitionner, carrément, de placer son fils, Nourredine, à la tête du pays et bien avant une telle échéance, de bien se servir dans les caisses de l’Etat, ce qui la conduit aujourd’hui à un endroit où elle n’avait pas besoin d’être si elle s’était comportée comme toutes les autres premières dames d’Afrique, qui savent profiter de la proximité de leurs maris de présidents, tout en restant mesurées dans les détournements et autres passe-droits. Bref, on espère que la justice gabonaise saura être juste et non revancharde.

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