Sa destination est sans doute d’ores et déjà arrêtée, bien qu’elle soit, pour l’heure, gardée secrète. Question d’éviter la déstabilisation dans son camp. Cela dit, on croit savoir qu’il traverserait la frontière du Cameroun ou celle de la République démocratique du Congo, pour s’y réfugier. Au moins dans un premier temps. Il ne s’agit plus d’une hypothèse d’école. Et les Russes ? (Grand point d’interrogation).
Ce qui est à peu près sûr, ce dimanche, 20 décembre, c’est que la présidentielle du 27 décembre prochain, a de fortes chances de ne pas se tenir. Hier, samedi, 19 décembre, dans un stade de Bangui de 20.000 places à moitié vide, le président-sortant, Faustin-Archange Touadéra, a essayé de trouver les mots justes pour mobiliser ses troupes, en promettant à un auditoire très inquiet que la MINUSCA, les FACA et la Fédération de Russie avec ses mercenaires, sur place, sécuriseraient les élections. Mais, même les plus proches du président-candidat-sortant n’y croient plus beaucoup. Car l’offensive des rebelles se poursuit, et rien (absolument rien) ne résiste à leur avancée sur Bangui. Même pas les mercenaires russes de Wagner qui ont été défaits (le mot est faible) dans les combats, à Mbaïki (107 kilomètres de Bangui), par les rebelles. Ils ont dû battre en retraite pour renforcer les FACA qui défendent comme elles le peuvent les villes voisines qui tombent les unes après les autres.
En désespoir de cause, Touadéra, hier soir, après son meeting, a sorti sa dernière carte : préférer les mercenaires russes de Wagner à la MINUSCA pour contenir l’avancée des rebelles. Mais, le pourront-ils ? Personne ne le croit réellement car ils sont peu nombreux contre une horde de rebelles qui ont décidé d’entrer dans Bangui par plusieurs points de la ville (Nord, Sud, Ouest, Est).
Au même moment, les FACA, au fur et à mesure de cette avancée des rebelles, jettent leurs tenues militaires et deviennent d’illustres civils comme vous et moi. On comprend que Touadéra ait déjà envisagé de fuir le pays devant cette déculottée de ses troupes. Les rebelles veulent sa peau. A coup sûr. A lui de savoir ce qui lui reste à faire.