SENEGAL : La CEDEAO aveugle, muette et sourde devant le coup d’état de Macky Sall (qui risque de faire des morts)

Date

Alors que les députés de l’Assemblée nationale du Sénégal (et non le Conseil constitutionnel) ont voté, sous l’instigation du président de la République, le report de l’élection présidentielle et prolongé le mandat du président, Macky Sall, après avoir eu recours à la gendarmerie pour se débarrasser des députés de l’opposition qui ne voulaient pas de cette manœuvre du camp présidentiel, il est, désormais, clair qu’il s’agit d’un véritable coup d’état. On appelle la CEDEAO (reconnue comme grande donneuse de leçons devant l’éternel quand il s’agit du Mali, du Niger ou du Burkina Faso) sans la trouver. Elle a tout simplement fermé son téléphone pour être injoignable. Que fait son président en exercice, le Nigérian, Bola Tinubu, qui voulait, à lui seul, faire la guerre à son voisin, le Niger, en juillet dernier, avant d’être freiné, in extremis, par les gouverneurs et sénateurs du Nord qui partagent la frontière avec le Niger ? Le va-t-en guerre de la Côte d’Ivoire, Alassane Ouattara, qui encourageait une guerre totale au Niger pour déloger la junte, est, aussi, aux abonnés absents, maintenant qu’il s’agit de son allié, Macky Sall. Bref, on se rend compte, enfin, que la CEDEAO est une organisation manipulée par les intérêts extérieurs, qui lui dictent la conduite à tenir en fonction des événements.

Le président de la république du Sénégal vient d’opérer un coup d’état institutionnel pour se maintenir au pouvoir. Il n’est pas près de rendre son fauteuil. Les députés de la majorité lui ont accordé dix mois de plus pour rester en place, reportant la présidentielle au 15 décembre. Un véritable scandale !

« La seule vraie raison est que le président est en train de violer la constitution pour se maintenir au pouvoir, le président de la République est en train de se tailler un délai supplémentaire pour rester au pouvoir », a, en effet, dénoncé Mamadou Ibra Kane dans des émissions radios et télé de ce mardi, 6 février, matin. 

Si même les alliés d’il y a seulement quelques jours, se mettent à critiquer ce qui se passe, il va sans dire que la situation est assez grave. Ce qui se passe, actuellement, au Sénégal, est inédit. C’est un putsch, un coup d’état sans aucune autre forme de procès. 

Alors qu’au sein de la CEDEAO, on se dit démocrate et respectueux des lois des pays, qu’on a tout fait de mettre de côté les dirigeants, qui ont pris le pouvoir par les armes au Niger, au Burkina Faso et au Mali, voilà qu’au sein même de la CEDEAO, se révèle un « putschiste » en la personne de Macky Sall qui compte rester au pouvoir par la force, au travers des moyens non démocratiques.

La CEDEAO, contrairement, à ses habitudes de prompte réactivité quand il s’agit du Niger, du Mali et du Burkina Faso, est attendue au tournant. Il est très intéressant de voir maintenant sa réaction sur la question du Sénégal, un pays longtemps pris pour un modèle en matière de démocratie et de maturité politique : Quel nom l’organisation va-t-elle donner à ce qui se passe au Sénégal ? Quelles dispositions la CEDEAO va-t-elle prendre et comment va-t-elle gérer la situation ? On attend les réponses de la CEDEAO dont beaucoup demandent tout simplement la suppression pure et simple car elle ne servirait que les intérêts des pays occidentaux comme la France et les Etats-Unis, notamment.

Envie d’accéder aux contenus réservés aux abonnés ?

More
articles

×
×

Panier