La MINUSCA a, trop longtemps, disposé de moyens insuffisants. Les soldats de la MINUSCA n’étaient pas non plus préparés au » jeu du chat et de la souris » auquel se livrent des milices surarmées. Le mandat de la mission onusienne imprécis ne lui a pas toujours permis d’agir aussi efficacement qu’elle l’aurait souhaité.
La MINUSCA mieux dotée est aujourd’hui plus réactive. Face à cette « nouvelle « MINUSCA, les milices ont repensé leur stratégie de défense et se sont dotées d’armes de type Kalachnikov, de lance-roquettes, de mitrailleuses montées sur des véhicules neufs et d’armements lourds.
Lors des affrontements qui l’ont opposée aux milices, la MINUSCA a pu être mise en difficulté, des soldats de la MINUSCA et de la FACA ont été tués.
Les milices achètent ces armes grâce à l’argent du racket et aux revenus tirés de l’exploitation des mines d’or et de diamants (sur notre photo le chef de la MINUSCA Mankeur Ndiaye et ses troupes).
Elles profitent largement de la porosité des frontières : les armes proviennent des deux Congo, du Cameroun, du Tchad, du Soudan voisins. Elles se fournissent auprès de nouveaux acteurs comme la Turquie qui exporte des armes en Afrique.
Dans les régions où les milices sont présentes, les matériels et les munitions circulent librement, au su et au vu de tous. Les filières bénéficient de complicités au plus haut niveau.
La MINUSCA a probablement évité de plus grands massacres, mais peine manifestement à venir à bout de groupes surarmés.
Sur cette photo, les casques bleus de la Minusca repliés dans leur base, portent secours aux civils qui viennent y trouver refuge.
S’il faut se féliciter du renouvellement du mandat de la MINUSCA, il est nécessaire de lutter contre le trafic d’armes et contrôler les routes utilisées par les trafriquants et les véhicules chargés d’armes faisant la navette entre la Centrafrique, le Cameroun et le Tchad. Pour y parvenir, il faut donner à la MINUSCA des moyens supplémentaires. Les armées nationales des pays voisins devraient plus efficacement lutter contre ces trafics.
Enfin, il convient que le gouvernement et la classe politique centrafricaine apportent un soutien clair à la MINUSCA en dénonçant les infoxs dont fait l’objet la mission onusienne.
Patrick David
Docteur en droit