Le président, Macky Sall, a dû très mal dormir cette nuit du 15 au 16 février 2024. Et pour cause : le Conseil constitutionnel a abrogé son fameux décret qui reportait l’élection présidentielle du 25 février 2024 au 15 décembre de la même année, lui donnant, du coup, la possibilité de proroger son mandat jusqu’à janvier 2025. Au moins. A malin malin et demi : Macky Sall, qui avait tenté de s’octroyer un troisième mandat avant de se raviser en voyant la détermination des Sénégalais de ne pas céder devant sa manœuvre, cherche d’autres moyens pour rester au pouvoir. La prorogation de ce mandat via le report de la présidentielle en est un. Et qui nous dit qu’après le succès de ce report, il n’allait pas trouver autre chose pour continuer à rester à la tête du Sénégal après le 15 décembre ? Macky Sall voulait s’éterniser au pouvoir (comme son ami Alassane Ouattara de Côte d’Ivoire qui avait totalement berné les Ivoiriens), mais le très éveillé Conseil constitutionnel a coupé court à sa malveillante ambition en lui intimant l’ordre de quitter le pouvoir le 2 avril 2024, au plus tard, comme l’indique la constitution.

Le report de la présidentielle au Sénégal est, donc, annulé. Inch’Allah, comme diraient les Sénégalais. C’est ce qu’a indiqué le Conseil constitutionnel dans une décision rendue ce jeudi, 15 février, lue à la RTS (Radio télévision sénégalaise), à 20h30. Saisis par les opposants, les sept sages ont annulé le décret de Macky Sall portant report de la présidentielle du 25 février.

Par la même occasion, le Conseil constitutionnel a déclaré contraire à la constitution du Sénégal, la loi votée par le Parlement pour approuver le report cette élection. Pour voter cette loi, les gendarmes avaient été appelés en renfort pour molester, en pleine séance, les députés de l’opposition, devant les caméras des télévisions. Avant de les chasser de la salle. Un fait inédit qui restera à jamais gravé comme le signe d’un président, Macky Sall, qui entendait s’accrocher au pouvoir, alors qu’il laissait croire qu’il n’est pas candidat à un troisième mandat. Le Sénégal dont on connait l’histoire démocratique, ne méritait pas un tel président. Sa fin est catastrophique. Il faudrait qu’il s’isole pendant quelques années pour qu’on l’oublie un peu.