Cela fait six mois que personne ne sent l’ancien président, Ali Bongo Ondimba. Sonné par la perte de son pouvoir au profit de son chef de la sécurité, le général, Brice Oligui Nguema, il est resté cloîtré dans sa vaste demeure de la Sablière, ne sortant que pour aller à l’hôpital. Il a refusé d’aller se faire soigner au Maroc chez son frère Mohammed VI. Resté président du Parti démocratique gabonais (PDG), il n’a entrepris aucune activité pour le réanimer alors que le grand dialogue convoqué par son tombeur, approche à grands pas. Il aura lieu du 1er au 30 avril présidé par l’archevêque de Libreville. Pour sortir de ce silence, certains dignitaires du parti viennent de lui rendre visite pour avoir la conduite à tenir avant les assises du 12 mars. Date très importante fêtée chaque année, c’est le 12 mars 1968 que fut créé le PDG par le patriarche Ondimba. Il n’était pas encore Ondimba, ni Omar. Il s’appelait exactement Albert Bernard Bongo. Mais, les choses s’accélèrent. Contre toute attente, Ali Bongo Ondimba a annoncé à ses camarades venus lui rendre visite qu’il quittait la présidence du parti au profit d’un camarade plus actif que lui. Il faut lui rendre hommage de n’avoir pas cherché à s’agripper à une responsabilité qu’il ne pouvait plus assurer correctement. Car il faut dire qu’il est toujours diminué par son AVC d’octobre 2018. En attendant l’organisation d’un congrès extraordinaire pour élire un nouveau « distingué camarade président » à sa place, les deux anciens premiers ministres, Paul Biyoghe Mba et Alain-Claude Bilie-By-Nze, occuperont, respectivement, les postes de premier et deuxième vice-président du parti. L’ancienne ministre de la Défense et ancienne patronne des femmes du parti, Angélique Ngoma, devient la secrétaire générale du PDG. C’est cette équipe (plus d’autres responsables récemment nommés) qui va coordonner les Assises du 12 mars qui permettront aux militants de connaître les points que défendra leur parti lors du Dialogue national. Contrairement à ce qui est souhaité par beaucoup de Gabonais, le PDG est loin d’être un parti mourant. Il compte, d’ailleurs, se restructurer, rapidement, d’où le cri de remobilisation d’Alain-Claude Bilie-By-Nze, pour présenter un candidat à l’élection présidentielle d’août 2025. Il n’est d’ailleurs pas exclu que le PDG soit bien parti pour retrouver le pouvoir dans la mesure où Ali Bongo Ondimba effacé, le parti va vite se rénover et trouver un bon candidat. Sera-t-il Brice Oligui Nguema car lui-même est bien un cadre du PDG ? Si les erreurs d’un certain général, Robert Gueï, en Côte d’Ivoire, ne se répètent pas au Gabon. Pourquoi pas ? Il ne s’agit pas d’une hypothèse d’école. Fort de sa bonne implantation sur l’ensemble du territoire, débarrassé de la mauvaise image laissée par la légion étrangère supervisée par le très encombrant Maixent Accrombessi, mais aussi, la Young Team de Nourredine Bongo Valentin et leur marraine, Sylvia Bongo Ondimba, le PDG compte se refaire une santé politique (avec ses milliardaires) pour revenir aux affaires. On est en pleine fiction, peuvent penser certains Gabonais. Mais pas du tout car en politique, rien n’est perdu d’avance. Et le PDG réunit tout ce qu’il faut, actuellement, pour reconquérir le pouvoir : cadres bien formés dans toutes les sphères de l’Etat et de l’administration publique et privée, militants qui ne demandent qu’à être remobilisés, moyens financiers à profusion (bien que le personnel ait parfois des fins de mois difficiles), savoir-faire politique inégalé, etc. Enterrer le PDG avant de l’avoir tué, risque de surprendre certains. Et rira bien qui rira le dernier !
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