Actuellement, en conflit ouvert avec le parti au pouvoir, l’African National Congress (ANC), l’ancien président sud-africain, Jacob Zuma, vient d’échapper de justesse à la mort, alors qu’il se rendait à sa résidence sous l’escorte de ses gardes du corps. Il n’en fallait pas plus pour que ses sympathisants dirigent leurs soupçons vers son successeur, Cyril Ramaphosa, notamment, depuis la décision de Jacob Zuma de s’allier au parti d’opposition, uMkhonto we Sizwe (MK).

Connue sous l’acronyme, MK, en référence au nom qu’avait donné Nelson Mandela à sa branche armée à l’époque de l’apartheid, cette jeune famille politique constitue une menace crédible pour l’ANC, depuis l’entrée parmi ses rangs de Jacob Zuma, au point qu’elle est créditée de 11% des intentions de vote, contre 41% pour le parti présidentiel, selon un sondage local réalisé le mois dernier. Des chiffres, qui accréditent la thèse de la formation d’une future coalition au gouvernement.

Jacob Zuma, qui est sorti indemne de l’accident de la route causé par un conducteur ivre, est conscient des maux de tête qu’il donne à Cyril Ramaphosa, mais compte bien aller jusqu’au bout, en prenant part aux élections générales du 29 mai prochain, malgré l’incertitude, qui entoure son éligibilité effective. En effet, MK avait annoncé vouloir faire appel de la décision de la Commission électorale indépendante d’interdire sa participation, sur fonds d’ennuis judiciaires.

Bien que la survenance de cet incident n’ait eu aucune conséquence tragique, elle rappelle que la sécurité routière reste un défi pour les autorités locales. Plusieurs heures plus tôt, toujours en ce jeudi 28 mars, un bus transportant 46 ressortissants du Botswana venus pour célébrer le weekend de Pâques est passé par-dessus un pont, tuant 45 de ses passagers. Venue constater les faits sur place, la ministre sud-africaine des Transports, Sindisiwe Chikunga, avait critiqué l’état des routes de son pays.

Paul-Patrick Tédga

MSc in Finance (Johns Hopkins University – Washington DC)