Malgré l’existence de deux ministères chargés des questions d’environnement, l’insalubrité de la ville d’Abidjan demeure une préoccupation à laquelle le gouvernement Ouattara n’a toujours pas de solution. Anne Ouloto, revenue au ministère de la Salubrité urbaine et de l’assainissement, sait-elle au moins que la ville d’Abidjan n’est pas du tout propre ? Allah Kouadio Remi, confirmé au ministère de l’Environnement et du Développement durable, est-il au courant que Koumassi est un quartier étouffé par la saleté ? Que dire du maire de la commune, N’Dohi Raymond ? Vit-il parmi ses administrés ou s’est-il, comme son collègue d’Abobo, replié à Cocody, pour échapper aux effluves nauséabondes qui émanent des détritus ambiants ?
Lequel d’entre eux a eu le temps de faire un tour dans les environs de l’école Baradji à Koumassi, envahis par les eaux stagnantes, qui poussent une riveraine à s’exclamer : «Peut-être souhaitent-ils que les moustiques nous tuent» ? N’ont-ils jamais vu les tas d’ordures qui jonchent le sol au niveau de la place Inch’Allah ? Les alentours du grand marché de Koumassi, là où les populations s’approvisionnent en nourriture, sont noyés par les déchets mélangées aux eaux usées (notre photo).
Ces deux ministres et l’élu local de Koumassi savent-ils que les taxis communaux empruntés par les populations augmentent leur tarif à 250 F CFA (au lieu des 200 F CFA usuels), en raison de la dégradation avancée de certaines voies de la commune ? Les mêmes constats se font à Yopougon, Port-Bouët, Adjamé, Abobo, etc.
Nous ne pouvons pas nous réjouir de la faillite totale du gouvernement, même si, elle était prévisible. La résolution du problème qui a amené des habitants de Koumassi à manifester, ce matin, devant la mairie, pour exprimer leur ras-le-bol des conditions insalubres dans lesquelles ils sont contraints de vivre, est une question de bonne gouvernance et de priorité.
Là où LIDER privilégierait la réhabilitation des voies publiques dans toutes les communes d’Abidjan (et pas seulement à Cocody comme cela est la cas actuellement) et également à l’intérieur du pays, dans les zones de production agricole, le gouvernement Ouattara préfère verser à l’entreprise française Bouygues, 12 milliards F CFA (18,5 millions d’euros) d’argent public pour combler le déficit d’un pont à péage pour lequel plus de 50 milliards ont déjà été investis par l’Etat de Côte d’Ivoire et qui, par définition, devrait être exclusivement financé par ses utilisateurs et non par l’argent du contribuable de Korhogo, Tankesse, Aboisso, Divo ou Toulepleu qui ne le verra et ne l’utilisera jamais. Ces 12 milliards auraient pu et dû être utilisés à meilleur escient.
LIDER, dans son programme de société, accorde une place de choix à la qualité de vie des populations. Dans ce cadre, la notion de salubrité publique est importante. Pour le parti du Prof. Mamadou Koulibaly, les problèmes actuels auxquels les populations doivent faire face, et qui étalent l’impuissance du gouvernement, requièrent trois niveaux d’actions : technique, industriel et éducatif.
Sur le plan technique, il est nécessaire d’abandonner le système des caniveaux pour basculer vers celui des égouts.
Le traitement et le recyclage des déchets et des eaux usées sont des industries qui demandent à être développées et encouragées en Côte d’Ivoire. La matière première ne manque pas, bien au contraire, hélas ! Mais pourquoi ne pas transformer ce désastre sanitaire en quelque chose de positif pour les populations et l’économie du pays ? Ailleurs, des usines produisent du biogaz à partir des ordures. Au Sénégal, un projet financé par Bill Gates transforme les déchets et excréments en eau potable, pouvant être consommée ou utilisée dans l’agriculture. LIDER peut en donner les détails.
Au-delà des aspects technique et industriel, avec leurs corollaires de retombées économiques et de débouchés en termes d’emplois, LIDER intègre également la dimension éducative. La mairie doit s’assurer que des poubelles soient disséminées en nombre suffisant dans les communes et qu’elles soient vidées régulièrement, ainsi que les égouts. En parallèle, la police municipale devrait verbaliser toute personne attrapée en train de jeter ses ordures ailleurs que dans les récipients prévus à cet effet.
Les familles et l’école ont également une responsabilité dans les conditions d’insalubrité effarantes dans lesquelles nous vivons. C’est à eux qu’il revient d’inculquer des notions de savoir vivre et de citoyenneté à nos enfants, de leur donner des habitudes de propreté et de civisme qui feront que jamais, il ne leur viendrait à l’idée d’uriner sur la voie publique, de jeter leurs chewing gums dans la brousse ou leurs peaux de banane sur la chaussée.
Les élections législatives et municipales annoncées pour novembre 2016 sont une occasion pour les populations de montrer qu’elles sont fatiguées d’être traitées comme du bétail. Il est temps de donner le carton rouge à N’Dohi Raymond, Cissé Bacongo et compagnie. Il est temps d’envoyer siéger à l’Assemblée nationale des personnes qui contrôleront et demanderont des comptes à Ouattara et à sa multitude de ministres incompétents, au lieu de promettre de construire des routes et des hôpitaux virtuels. Il est temps de confier la gestion des mairies à des femmes et des hommes nouveaux, qui n’auront peut-être pas les moyens de faire des campagnes tapageuses et mensongères avec les fonds publics détournés ou surfacturés, mais qui se distingueront par leur volonté politique de faire le changement, de dire la vérité et de proposer un programme moderne et efficace, qui rendra aux populations leur statut d’humains et de citoyens. Il est temps d’oser LIDER.