C’est le premier ministre sénégalais, Ousmane Sonko, qui, lui-même, a rendu public son équipe gouvernementale. L’équipe de la rupture. Qui n’aura pas droit à l’erreur, tellement les attentes sont nombreuses, ce qui s’est vérifié avec la victoire, au premier tour, du candidat du PASTEF, Bassirou Diomaye Faye.
Composé de 25 ministres et de cinq secrétaires d’état, le nouveau gouvernement a été nommé, vendredi, 5 avril 2024, soit, trois jours après l’investiture du président, récemment, élu Bassirou Diomaye Faye.
Parmi les principales nominations, figurent celles de l’ancien directeur de la Programmation budgétaire au ministère des Finances, Cheikh Diba, nommé au poste de ministre des Finances et de Birame Souleye Diop, ancien vice-président du PASTEF, le parti d’Ousmane Sonko, qui occupera le poste de ministre du Pétrole et de l’Energie. Si ce dernier sera la cheville ouvrière de la rénégociation des contrats pétroliers et gaziers que le candidat, Bassirou Diomaye Faye, avait annoncée pendant sa campagne, Cheikh Diba s’attellera, lui, à sortir le Sénégal de la zone franc au cas où l’ECO, la monnaie de la CEDEAO, resterait bloquée par la volonté de la Côte d’Ivoire. A noter d’ailleurs que le président, Alassane Ouattara, a été l’un des grands leaders de la CEDEAO à se faire représenter à l’investiture de Bassirou Diomaye Faye. Cette absence n’est pas bon signe. Parlant des rénégociations à venir dans le secteur pétrolier et gazier, il sera, essentiellement, question de ramener à des proportions acceptables les prétentions des multinationales occidentales qui avaient beaucoup tiré la couverture de leur côté oubliant, parfois, que le Sénégal, pays sous-développé, comptait, énormément, sur ces ressources pour aller de l’avant. Le pouvoir de Macky Sall n’avait pas su préserver les intérêts des Sénégalais. C’est le moins qu’on puisse dire.
Treize cadres du PASTEF, en tout, héritent de portefeuilles ministériels comme El Malick Ndiaye, nommé aux Infrastructures et aux Transports, ou encore, le porte-parole du gouvernement, Amadou Moustapha Ndiak Saré, ministre de la Formation professionnelle, et un des fondateurs du parti.
Preuve que les révolutionnaires arrivés au pouvoir, sont de véritables patriotes, qui aiment leur pays, ils ont fait appel à deux distingués très hauts gradés pour s’occuper de la défense et de l’intérieur. Il s’agit de l’ancien chef d’état major des armées, le général, Birame Diop, au ministère de la Défense, et du général, Jean-Batiste Tine, ancien haut commandant de la gendarmerie nationale, au ministère de l’Intérieur.
Ce nouveau cabinet est restreint comparé au précédent de Macky Sall et Amadou Ba, qui comprenait 10 ministres de plus. On peut, cependant, regretter qu’il soit pauvre en ministres femmes : seulement quatre à l’arrivée aux postes suivants : Affaires étrangères et intégration africaine, Pêche, Famille et Culture. Mais ce n’est que le premier cabinet d’Ousmane Sonko. Le mieux pour les femmes est sans doute à venir.
La rupture est bien visible dans l’équipe gouvernementale. Il faudra juste que cette dernière déroule son programme sans se soucier des qu’en dira-t-on car il se comptera beaucoup au Sénégal qui combattront la rupture annoncée par le duo Faye-Sonko. Cela dit, qu’ils sachent qu’ils ont l’Afrique à leur côté qui les soutient.