La Chine est bien décidée à imiter la Russie dans sa volonté de renforcer son influence sur le continent africain. Indexé en mars dernier par le Pentagone, qui lui prête des intentions de vouloir installer une base navale en Guinée Equatoriale, Xi Jinping est passé à l’offensive en invitant Teodoro Obiang Nguema Mbasogo pour approfondir leurs relations bilatérales.
N’ayant plus foulé le territoire chinois depuis 2018, le dirigeant équatoguinéen est arrivé ce dimanche, 26 mai 2024, pour une visite officielle qui court jusqu’à la fin de ce mois de mai. Les rencontres entre les deux présidents accouchent souvent d’annonces de financements et de projets de développement, à l’image des deux milliards de dollars alloués en 2015 pour la construction d’infrastructures équatoguinéennes.
Rien n’indique que cette tendance va s’arrêter, notamment, en raison du besoin de Malabo de diversifier son économie nationale. En effet, le monde s’orientant progressivement vers les énergies vertes, l’urgence pour la Guinée équatoriale de se détourner de ses ressources minières non-renouvelables s’accroît de jour en jour. Bien que les nations exportatrices de pétrole continuent d’en pomper, elles investissent déjà massivement dans la transition énergétique.
En 2010, le président, Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, avait affirmé son souhait de voir son pays sortir de l’excessive dépendance aux exportations pétrolières, qui représentaient alors 95% du PIB. Ayant fait écho auprès du géant asiatique, cette volonté avait donné, concomitamment, lieu à un rapprochement avec la Chine, et à un éloignement avec les Etats-Unis, d’ailleurs soupçonnés d’ingérence dans les affaires internes équatoguinéennes.
Voyant cela, Pékin a sauté sur l’occasion se présentant, et a foncé sans jamais se retourner. Aujourd’hui, elle maintient des liens forts avec Malabo. A l’inverse, Washington est en pleine perte d’influence dans les hautes sphères du gouvernement de Teodoro Obiang Nguema, aucune rencontre entre personnalités de premier plan n’ayant jamais été initiée par la Maison Blanche, sous la présidence de Joe Biden.
Paul-Patrick Tédga
MSc in Finance (Johns Hopkins University – Washington DC)